Il est légitime de se poser la question si la différence entre métier et compétences est d’intérêt et l’on peut très facilement imaginer un débat autour de cette thématique. Quoi qu’il en soit, sous une forme ou une autre, cette discussion a bien lieu pour toutes les personnes en charge de l’éducation et devant construire un parcours de formation lié au sujet.
Relatif au sujet et avec le sourire, je me remémore ce moment où nous avons décidé, suite à une de nos nombreuses discussions avec Thomas, de changer le nom du site s’appelant initialement “prospective” vers celui actuel. Pourquoi? Pour la simple et bonne raison que selon certaines voix, ce que nous faisions, et faisons toujours, n’est pas de la prospective. Il est vrai qu’à l’époque, je ne m’étais jamais vraiment posé la question vu que je cherchais simplement – apparemment, trop – à traduire le terme “foresight” que tout le monde utilisait, en français.
Dans le contexte Suisse, nous avons la chance de devoir nous interfacer régulièrement en trois langues, plus l’anglais, ce qui fait 4. Pour les curieux, le choix s’est donc arrêté sur “foresight” pour l’anglais et l’italien (!), prospective en français et “Früherkennung” pour l’allemand, qui utilise également l’appellation “Vorausschau” mais qui peut-être fait là aussi une distinction dont j’ignore l’existence.
Mais est-ce que tout cela est bien important? Je pense tout de même que oui, car, comme le disait Albert Camus « Mal nommer un objet, c’est ajouter au malheur de ce monde », et nous attachons un soin tout particulier à cette activité !
Le débat de fond ici est de savoir si la prospective peut être considérée comme un métier ou plutôt comme une – ou une somme de – compétence(s); de comprendre si à la sortie d’un bachelor ou d’un master, il ferait sens de se voir décerner le titre absolu (en nom, pas en adjectif associé à une profession) de prospectiviste ou futuriste tels qu’aiment à se nommer parfois certaines personnes.
Essayons d’aborder la question en considérant les défis rencontrés par les personnes sortant de ces formations et entrant forcément sur le marché de l’emploi, soit pour la première fois, soit avec de nouvelles ambitions.
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Un entretien avec Ghizlane Mathiau dans le cadre du podcast Mon Oeil complétant ce billet.