Les deux opérations sont à pratiquer alternativement, parce qu’elles se complètent : soit, , en lui témoignant son assentiment, on conduit l’autre à « s’ouvrir » et, sortant de sa réserve, à exprimer complètement son sentiment ; soit, au contraire, on lui fait délibérément barrage pour que, face à ce « blocage », il laisse apparaître soudain son vrai sentiment – et quon puisse « conclure » sur la véracité de ce qu’il disait.

La première manoeuvre est exploratoire, l’autre de contrôle ; la première favorisant son expansion, fait apparaître ce que l’autre veut, la seconde, suscitant sa réaction, laisse transparaître ce qu’il prétendait cacher ; combinées ensemble, elles servent à « sonder » l’autre et à « jauger » : soit on va dans sons sens, pour que lui-même se laisse aller ; soit on va en sens contraire, pour que, se rebiffant, il donne à mesurer sa résistance. Car sa réticence et son silence aussi sont révélateurs. Dans un cas comme dans l’autre, qu’il « ouvre » ou « ferme » la bouche, qu’il se libère ou qu’on le réprime, l’autre est perçu, ou plutôt manié, comme un pur dispositif (à l’instar, est-il dit, des deux facteurs opposés et complémentaires, yin et yang, qui constituent tout réalité).