213 extraits pour nourrir votre vision et guider votre action !
« Quand l’effet advient, ne pas s’y fixer« . Le sage/stratège ne cherche pas à se l’attribuer, il ne s’en fait pas un mérite. Car, dès lors que’on s’attribuerait l’effet, on entre dans une logique d’appropriation qui ne peut que le pénaliser, tout ce qu’on « occupe » étant destiné à être « quitté », et cette appropriation, rejaillissant sur l’effet, le faisant contester ; « occuper l’effet » implique que, l’occupant comme une poistion, on empiète du même coup sur celle des autres, et l’effet se trouve compromis par cette rivalité, sa durée n’est plus sûre. Il suffit, en revanche, de ne pas occuper l’effet pour qu’il « ne nous quitte pas » : au lieu de le précariser en le rivant à sa personne, on le laisse appartenir au monde qui l’a fait exister – on le rend à son immanence.
Toute stratégie reviendrait donc finalement au simple fait de savoir impliquer l’effet : de savoir engager la situation en amont de telle sorte que l’effet désiré en découle ensuite « naturellement ».
En poussant cette logique jusqu’au bout, on aboutit à ceci : le stratège est celui qui sait ménager le mieux le manque au sein de la situation (comme condition) de sorte qu’un effet compensateur, jouant en sa faveur, en résulte ensuite d’autant plus impérativement.
C’est en faisant retour au stade du non-actualisé qu’on peut rendre constamment complète sa réalisation ; car, en revenant en amont de l’effet, avant qu’il n’ait commencé à se concrétiser en se différenciant, on ne confère pas seulement sa plus grande carrière à l’effet, mais surtout on le retient de définitivement advenir, on le maintient en continuel essor, dans sa capacité infinie d’effect : grâce à ce fonds de virtualité, on le maintient à l’oeuvre, on le garde actuel.
Force est de reconnaître que, dans la panoplie des formes logiques qui régissent le monde de l’action (mais copiées sur celles qui régissent le monde de la connaissance), la plus rigoureuse d’entre elles, celle de « loi », se trouve inapplicable à la conduite de la guerre, en raison du changement et de la variété des phénomènes rencontrés : c’est seulement à de la « méthode » qu’on aurait affaire, au sens, non pas logique, mais d’une « probabilité moyenne des cas analogues », d’où résulte une façon de procéder « normalement » adaptée et qui, progressivement assimilée, « devient habitude », se transforme en « routine », et peut donc être utilisée, dans l’urgence de l’action, de façon « presque inconsciente » (d’ou vient le « métier » qui facilite la marche de la machine militaire); elle permet ainsi d’agir le « moins mal » tout en ignorant une part de la détermination particulière à la situation.
Reste qu’une telle « méthode », dont l’application constante et uniforme vient à engendrer « une sorte d’aptitude mécanique », est de moins en moins adaptée à mesure qu’on s’élève dans la hiérarchie des responsabilités et qu’on quitte le plan tactique pour celui de la stratégie : plus on gère l’action dans son ensemble, plus aussi c’est à la capacité de « jugement », sachant apprécier la particularité des situations, et donc au talent personnel, qu’on fait appel.
À ce niveau, face au caractère toujours singulier et donc inédit que prend l’action militaire dans sont ampleur, toute formalisation, impliquant la répétition, constitue le pire danger ; et c’est sur cette impossibilité du modèle que revient inéluctablement achopper la théorie.
L’imaginaire est un filtre qui te permet de donner un sens aux choses que tu vois et que tu vis. Si tu n’as pas le même imaginaire, les mêmes choses que deux personnes vont voir seront traduites de manière complètement différente. Prends par exemple la question des « limites planétaires ». Quand tu es un technologue, la limite, tu es là pour la casser ; quand tu es un écologue, tu es là pour ramener les choses en deçà de la limite si tu l’as dépassée.
On peut en discuter, mais pas tant que la différence entre ces imaginaires ait été explicitée.
La question pourrait déjà être : comment peut-on repenser les systèmes d’innovation en étant aussi sérieux sur le modèle d’impact que sur le modèle d’affaires ? Aujourd’hui, les venture capitalists ne sont pas sérieux sur les impacts. Ils peuvent être sincères dans leur désir de produire des impacts positifs, mais il s n’appliquent pas le dixième de la rigueur qu’ils appliquent au fait de regarder le modèle économique. Il n’y a pas de due diligence sérieuse là-dessus.
Accessoirement, cela remet à sa place le délire actuel sur le « risque existentiel » que les intelligences artificielles feraient courir à l’humanité. Ce ne sont pas les machines numériques, mais bien les organisations – à commencer par les entreprises – qui ont pris leur autonomie et qui semblent poursuivre leurs objectifs de croissance et de profit sans se préoccuper de ce qu’elles détruisent.
Le numérique – sous sa forme actuelle – est leur outil, pas l’inverse.
Hayley veut que tu sois toi-même. C’est tout ce qu’elle veut.
Pour ça, le seul moyen est de suivre son instinct. Fais ce que tu aimes, toujours. C’est la meilleur façon de rester en sécurité.
C’est peut-être réconfortant – ce moment où la beauté nous submerge. L’amour de notre vie par une soirée d’été paisible, l’amour d’une amie. Quand on se sent accueilli par l’univers. Savoir que cela prendra fin, qu’il le faut. Le simple fait de le savoir peut nous aider à l’accepter.
« J’ai fait exprès de ne pas chercher de photos. Du coups, quand j’ai été devant, je n’avais aucun a priori et j’ai été soufflée.
[…]
Si j’avais vu les images du château avant de partir ? Je n’aurais pas été aussi impressionnée. Je me serais privée de ce cadeau. Que je n’oublierai jamais. »
– J’ai cogité. À l’idée que se priver d’un cadeau peut vous en offrir un autre, soi-disant plus beau.
[…] l’attribut le plus puissant du mal est qu’il nous invite à le combattre, et c’est comme ça – pris entre les griffes de nos émotions et les moyens que nous utilisons – que le mal se propage.
Nous suivons notre instinct, notre curiosité, nos élans, nos amours et, dans l’ensemble, nos vies sont plutôt désordonnées.
Si bien que nous passons la moitié de notre temps à avoir le coeur brisé, une autre à être perdus, une autre à nous demander pourquoi nous avons pris tel chemin, une autre encore à chantonner, tout excités d’explorer une nouvelle voie, et je sais que ce temps mis bout à bout dépasse largement les cent pour cent, ce qui constitue d’ailleurs une partie de notre problème.
Oh j’écris le silence, ma puce. J’essaye de capturer le tonnerre qu’il contient.
– Le tonnerre ?
– Il y a des fois où le silence fait plus de bruit que le tonnerre, tu ne penses pas ?
Le stratège transforme le rapport de forces de façon à le faire basculer silencieusement à son profit, dans la durée : à peine engagera-t-il ensuite le combat que l’adversaire tombera de lui-même, ne pouvant plus résister, déjà défait. Quant au Sage (au Prince), loin de prétendre donner des leçons ou d’imposer ses ordres, de façon insigne, loin de vouloir frapper l’attention des autres par des miracles ou des exploits, il se contente de « transformer » les moeurs, autour de lui, de proche en proche, en silence : le seul exemple de sa conduite se répand de lui-même, en effet, et influe de son seul fait, par incidence, au fil des jours, en imprégnant et modifiant insensiblement les comportements, et suffit à éduquer.
Comme il se diffuse sans intention projetée mais par contamination dans le bien et fait tache d’huile, sa portée s’étend inépuisablement – par auto-déploiement et sans rencontrer de résistance – de sa famille à tout le pays, nous dit-on et jusqu’au bout du monde.
Au lieu d’avoir la prétention d’ « agir », mais aussi de devoir risquer, d’avoir à affronter, de s’user, cet épiphénomène de l’action ayant tout compte fait si peu d’effet, « transformez » donc comme la nature. Mais bien sûr, comme c’est « tout » qui peu à peu, sous cet effet d’ambiance, s’en trouve modifié, du proche au lointain, nous n’en discernons rien et par suite nous n’aurons rien à en décrire, à raconter. On ne vous célébrera pas. Pas de saga ou d’épopée. Pour autant, cette discrète influence se distillant de jour en jour n’est-elle pas plus efficace en définitive […] que tout ce forçage et grand tapage fait à coups d’actions héroïques ou de prescriptions du Salut ?
Car c’est partout, en tout, qu’on mesurera les résultats de ce procès bénéfique – les « moeurs », mores, disant bien ce conditionnement ambiant par contraste avec la morale individuelle et le choix du Sujet.
L’action est locale, momentanée (même si ce moment peut durer), elle intervient ici et maintenant, hic et nunc, et renvoie bien à un sujet comme à son auteur (qui peut être pluriel). Elle se démarque par conséquent du cours des choses, est saillante, donc on la remarque : on voit le sujet agir, on peut en faire un récit – l’épopée. À l’inverse, nous fait remarquer la pensée chinoise, la transformation est globale, progressive et dans la durée, elle résulte d’une corrélation de facteurs et comme c’est « tout », en elle, qui se transforme, elle ne se démarque jamais suffisamment pour être perceptible. On ne voit pas le blé mûrir, mais on en constate le résultat : quand il est mûr et qu’il faut le couper.
Ce qui ne cesse de se produire et de se manifester le plus ouvertement devant nous – mais si continûment et de façon globale – pour autant ne se discerne pas. Discret par sa lenteur en même temps que trop étale pour qu’on le distingue. Il n’y a pas là éblouissement soudain qui aveuglerait le regard par son surgissement ; mais au contraire, le plus banal : ce partout et tout le temps offert à la vue, de ce fait même, n’est jamais perçu – on n’en constate que le résultat.
Si on accepte l’idée d’une ambition à dix ans, on sait, chaque année, quels seront les facteurs clés du succès. Une fois ces derniers identifiés, année après année, on les sélectionne pour descendre à un niveau de granularité encore jamais atteint, pour s’assurer que cette étape est franchie avec succès, puisqu’elle conditionne la suite.
Si nous avions à rebâtir notre outil de production, notre usine, quels seraient :
1. les produits coeur métier, fondation de notre offre,
2. les produits Premium, qui nous apportent une différenciation forte,
3. les produits adjacents au coeur ou porteurs d’innovation.
Pendant des années, les entreprises se sont concentrées sur l’étendue de leur portefeuille. l’état d’esprit de l’ère industrielle suggérait : si nous ajoutons des revenus, nous deviendrons plus rentables. Au lieu de cela, elles sont simplement devenues plus complexes. Elles ont confondu revenus et densité, le plus important étant de faire croître le nombre de clients et de produits qui génèrent le plus de profit, dans une logique de densité, tout en réduisant en parallèle le nombre de références produits (ou services) et le nombre de clients.
Les collaborateurs doivent embarquer dans un train qui va les faire voyager dans le temps. Le temps d’avant : d’où ils venons-nous? quelle est l’histoire de notre entreprise ? ; le temps d’après : où allons nous ? dans quel but ? comment notre travail permet-il de rendre la planète plus habitable ? que dois-je dire à mes enfants sur ce que papa ou maman font au travail et sur l’importance de mon rôle, de mon équipe, de mon entreprise ?