141 extraits inspirants pour nourrir votre vision et guider votre action !

Répétons-le : une âme forte n’est pas une âme simplement susceptible de puissants élans, mais une âme capable de garder son équilibre dans les élans les plus puissants. Si bien que, malgré les tempêtes qui se déchaînent dans sa poitrine, son discernement et ses convictions conservent toute leur finesse pour jouer leur rôle, comme l’aiguille du compas sur le navire en pleine tourmente.

La chose la plus importante, c’est que personne ne sait rien. En politique, c’est ce que tu perçois comme vrai qui l’est, pas ce qui est vrai. Si je vous dis qe c’est un plaisir d’être ici, parce que j’ai quitté Boston où il neigeait et que maintenant je suis à Prague où le soleil brille, vous me croirez. Parce que vous savez qu’ici aujourd’hui est une belle journée.
Si, au contraire, je vous dis que je suis triste d’être ici parce que j’ai laissé Boston sous le soleil et qu’ici, à Prague, il neige, vous ne me croirez ni sur Prague, parce qu’il vous suffit de vérifier par la fenêtre, ni sur Boston parce que je vous ai menti sur Prague.
Voilà : un bon politique est un type qui vous dit un certain nombre de choses vraies avant de commencer à vous dire un certain nombre de choses fausses, parce que ainsi vous croirez à tout ce qu’il vous raconte, vérités et mensonges.

Nous mourrons, mais nos actes ne meurent pas. Ils se perpétuent dans leurs conséquences infinies.
Passants d’un jour, nos pas laissent dans le sable de la route des traces éternelles.
Rien n’arrive qui n’ait été déterminé par ce qui l’a précédé et l’avenir est fait des prolongements inconnus du passé.

Or il ne s’agit plus de déplorer, d’exorciser ou d’édifier. On ne maîtrisera pas le devenir technologique en lui tournant le dos. La responsabilité consiste à comprendre sa logique pour anticiper autant que possible ses effets. Un discours sur les fins et les valeurs qui ne s’appuie pas sur un état précis des arsenaux est un discours creux. Un discours sur l’innovation, en revanche qui ne la passe pas au crible d’une mémoire est un discours dangereux.

L’écologie nous a habitué à l’idée, insolite et même choquante en société industrielle, que l’homme, comme individu, était responsable de la nature, et des équilibres écosystémiques dont il dépend pour sa survie, comme espèce. N’est -il pas temps d’étendre le principe de précaution à la sphère des signes et des formes, et de persuader chaque citoyen qu’il est individuellement responsable de la culture de sa communauté ? Et qu’il serait folie d’abandonner sa mémoire et sa créativité (les deux étant fonction l’une de l’autre) au marché et aux machines, sacrifiant ainsi le long terme pour le court terme ?

Imaginons maintenant que le pouvoir n’ait plus besoin de la collaboration humaine. Que sa sécurité – et sa force – soit garantie par des instruments qui n’ont pas la possibilité de se révolter contre lui. Une armée de capteurs, de drones, de robots capables de frapper à n’importe quel moment, sans la moindre hésitation. Ce serait, finalement, le pouvoir dans sa forme absolue.

Tant qu’il se fondait sur la collaboration d’hommes en chair et en os, tout pouvoir, aussi dur fût-il, devait compter sur leur consentement. Mais quand il sera fondé sur des machines qui maintiennent l’ordre et la discipline, il n’y aura plus aucun frein.

Le problème des machines n’est pas qu’elles se rebelleront contre l’homme, c’est qu’elles suivront les ordres à la lettre.

Le domaine du risque est celui des situations répétées à l’identique. C’est le domaine où prévaut une logique d’optimisation des moyens et des préexistences des buts. Le paradigme est celui de la décision comme choix parmi des options possibles, où l’on distingue la décision de la mise en oeuvre dans un environnement considéré comme largement exogène. C’est le domaine cartésien par excellence.

Le domaine de l’incertitude est celui des situations uniques et inédites. C’est le domaine où prévaut une logique de créativité et d’endogénéité des buts. Le paradigme est celui de la décision comme la construction créative d’un avenir désirable, où la décision et l’action fusionnent dans l’action créative.

Bienvenue en incertitude, 2018

– Un poète, mon ami ! et je te demande un peu ce qu’il est venu faire en ce monde, où le premier devoir de l’homme est de gagner de l’argent !

– On dit maintenant : qu’est-ce que cela rapporte ? Eh bien, le jour où une guerre rapportera quelque chose, comme une affaire industrielle, la guerre se fera.

Paris au 20e siècle

Votre geste nous parut tout d’un coup si noble, si grand, qu’il n’y aurait pas eu un homme dans le public qui n’eût donné sa vie pour sauver la vôtre.

Go Ganymède !

Une histoire n’a ni début ni fin, seulement des portes d’entrée.

Une histoire est un labyrinthe sans fin de mots, d’images et de pensées réunis pour nous révéler la vérité invisible sur nous-mêmes. En définitive, une histoire est une conversation entre une personne qui raconte et une personne qui écoute. Or un narrateur ne peut conter que dans la mesure de ses capacités, et un lecteur ne lit que ce qui est déjà écrit dans son âme.

Telle est la règle d’or sur laquelle repose tout artifice d’encre et de papier, parce que lorsque les lumières s’éteignent, que la musique cesse, que le parterre se vide, seul compte le mirage demeurant gravé  dans le théâtre de l’imagination interne de tout lecteur. et également l’espoir de tout faiseur de contes : que le lecteur ait ouvert son coeur à l’une de ses créatures de papier et lui ait confié quelque chose de lui-même pour le rendre immortel, ne fût-ce que pendant quelques minutes.

Cela étant dit de façon plus grave que ne le mériterait sans doute le sujet, mieux vaut atterrir au ras de la page et demander à l’ami lecteur de nous accompagner jusqu’à la fin de cette histoire et de nous aider à trouver le plus difficile pour un pauvre narrateur pris dans son propre labyrinthe : la porte de sortie.

Quand on secoue un olivier pendant la récolte des olives, est-ce que toutes les branches n’en pâtissent pas ?

– Et lorsque vous recevez un coup de poing dans la poitrine, répétait Jacques Jansen, est-ce que tout votre corps n’en est pas ébranlé ?

Sans dessus dessous

L’apprenance est en définitive la condition de l’engagement dans un processus d’individuation visant une liberté positive. lI s’agit bien de se confronter à l’inconnu et de prendre le risque de cheminer avec l’altérité ! .. On trouvera ainsi, sur le fronton du temple de Delphes, les clés de l’apprenance qui nous conduisent vers la sagesse: « Connais-toi toi-même et tu connaîtras l’Univers et les Dieux. »

Comment rendre légitimes des approches qui ne correspondent pas aux critères de légitimité admis à un moment donné par la communauté savante ? […] Toute méthode d’analyse un peu nouvelle se heurte à un double-bind.
Soit elle s’apparentera à une démarche déjà homologuée pour désarmer les résistances, auquel cas elle gomme ce qu’elle a d’original pour «rentrer dans l’orchestre». Elle n’a plus lieu d’être.
Soit elle accentue son écart à la norme, auquel cas le milieu ambiant la rejette dans son bruit de fond. Et elle n’a pas d’être du tout. Si, en effet, les procédures qui peuvent un jour la constituer comme savoir étaient d’emblée homologables, c’est -à-dire conformes aux normes déjà reconnues, le problème «novation» ne se poserait pas.

Les Américains ont un fort penchant inné pour les machines et les articles de luxe et ils ont tendance à rechercher l’excellence et la perfection de la technique, et même à transformer les machines, y compris les armes, en articles de luxe.  Le général Patton, qui aimait arborer des pistolets à crosse d’ivoire, est typique de ce comportement. Cette inclination les conduit à manifester de manière rigide une passion confinant à la superstition à l’égard de la technique et des armes, et à toujours penser que c’est par ce moyen qu’ils trouveront le chemin de la victoire.
Elle les conduit aussi à toujours redouter que leur position dominante en matière d’armements ne soit ébranlée, et ils s’emploient continuellement à réduire cette inquiétude en fabriquant toujours plus d’armes nouvelles et complexes. Le résultat, c’est que lorsque les systèmes d’armes qui deviennent chaque jour plus lourds et plus complexes entrent en conflit avec les principes simples du combat réel, les Américains privilégient toujours les armes. Ils préféreraient considérer la guerre comme un marathon que de l’envisager comme une épreuve d’esprit, de courage, de sagesse et de stratégie. Ils pensent que la voie de la victoire leur sera toujours ouverte. Pareille confiance en soi leur a fait oublier une réalité simple : la guerre n’est pas tant une course, où rivalisent des techniques et des armes, qu’un terrain de jeu où la balle change continuellement de camp en raison de nombreux facteurs indéterminés. Porter des survêtements Adidas et des chaussures Nike ne garantit pas la victoire.

Il ne faut rien prématurer, pas même le progrès. La science ne doit pas devancer les mœurs. Ce sont des évolutions, non des révolutions qu’il convient de faire. En un mot, il faut n’arriver qu’à son heure. J’arriverais trop tôt aujourd’hui pour avoir raison des intérêts contradictoires et divisés.

Robur le conquérant

Il n’y a en réalité jamais de score final dans le monde du changement continu. Ce qu’on appelle « victoire » est en fait un temps d’avance en début de partie. Par ailleurs, les organisations qui ont vraiment du succès ne sont pas celles qui se lancent pour vaincre la concurrence mais celles qui se concentrent sur la globalité de l’environnement plutôt que sur la compétition.

Quant à moi, dit le marin, que je perde mon nom si je boude à la besogne, et si vous le voulez bien, monsieur Smith, nous ferons de cette île une petite Amérique ! Nous y bâtirons des villes, nous y établirons des chemins de fer, nous y installerons des télégraphes, et un beau jour, quand elle sera bien transformée, bien aménagée, bien civilisée, nous irons l’offrir au gouvernement de l’Union ! Seulement, je demande une chose.
— Laquelle ? répondit le reporter.
— C’est de ne plus nous considérer comme des naufragés, mais bien comme des colons qui sont venus ici pour coloniser !

L’île mystérieuse

Il n’est pas aisé d’admettre pour soi-même, et encore moins de faire admettre que le point d’origine se pose après coup (c’est le christianisme qui a fait le Christ, non l’inverse) ; que la technique a inventé l’homme, et non l’inverse ; que le dehors est aussi au-dedans et que le centre se déduit d’une périphérie, et non l’inverse ; que le transport d’une idée la transforme ; que ce sont les corps qui pensent (s’il n’est d’esprit que «de corps») ; et que nos panoplies décident de nos finalités, non l’inverse.

L’objectif des opérations cybercognitives est bien d’attaquer sans répit le premier circuit cognitif dit heuristique, celui des biais, de l’intuition, des émotions, de l’immédiateté de la perception, pour mieux inhiber le second, celui du raisonnement, de la logique, du discernement, celui de l’effort et de l’engagement de la pensée complexe.

Le modèle « pour faire grand, il faut viser grand d’entrée de jeu », si efficace dans des environnements stables, ne fonctionne plus et représente un risque énorme pour l’organisation: en se trompant, viser grand signifie échouer en grand!

Stratégie Modèle Mental, 2020

Nous devions encore apprendre que le Diable a créé la jeunesse pour que nous commettions des erreurs et que Dieu a instauré l’âge mûr et la vieillesse pour que nous puissions payer pour celles-ci.

Au fond, les seules révolutions qui échappent au sens astronomique du mot, ce ne sont pas les politiques, mais les révolutions techniques parce qu’elles seules sont sans retour. On ne revient pas à la bougie après l’électricité, ni à la marine à voile après la machine à vapeur, comme on revient à la religion orthodoxe après la révolution d’Octobre et à Confucius après la Longue Marche. Internet et les containers ont changé la face du monde bien plus sérieusement que Marx, Lénine ou Mao

Tu seras surprise de constater à quel point on cherche toujours dans le présent, ou le futur, des réponses qui se trouvent dans le passé.

Est-ce que nous aurions maintenant des wagons chauffés, même quand il fait froid au mois d’octobre, contrairement aux dispositions réglementaires ? Est-ce que nous aurions des compartiments proprement époussetés ? Est-ce qu’on délivrerait des billets d’aller et retour, comme au bon temps, entre Amiens et Paris ?

Une ville idéale

Chacun, suivant son tempérament, pourra choisir le climat invariable qui conviendra à ses rhumes ou à ses rhumatismes, sur un globe où l’on ne connaîtra plus les variations de chaleur actuellement si regrettables !

Sans dessus dessous

Nous ne pensons pas en termes de « choses », il n’existe aucune chose telle qu’une chose, il n’y a que des systèmes.

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L’objectif des opérations cybercognitives est bien d’attaquer sans répit le premier circuit cognitif dit heuristique, celui des biais, de l’intuition, des émotions, de l’immédiateté de la perception, pour mieux inhiber le second, celui du raisonnement, de la logique, du discernement, celui de l’effort et de l’engagement de la pensée complexe.

L’objectif des opérations cybercognitives est bien d’attaquer sans répit le premier circuit cognitif dit heuristique, celui des biais, de l’intuition, des émotions, de l’immédiateté de la perception, pour mieux inhiber le second, celui du raisonnement, de la logique, du discernement, celui de l’effort et de l’engagement de la pensée complexe.

En enchevêtrant le ludique et le coercitif, le contrôle politique et la séduction égotique, le public et le privé, en invisibilisant et en hybridant les techniques de contrôle social et de surveillance, l’économie de la donnée permet de maintenir sous contrôle la majorité silencieuse, sans besoin d’actions directes lourdes sur le terrain.

En enchevêtrant le ludique et le coercitif, le contrôle politique et la séduction égotique, le public et le privé, en invisibilisant et en hybridant les techniques de contrôle social et de surveillance, l’économie de la donnée permet de maintenir sous contrôle la majorité silencieuse, sans besoin d’actions directes lourdes sur le terrain.

On voit que même une approche purement quantitative d’un problème n’en n’est pas nécessairement objective pour autant: on n’élimine pas la dimension subjective, on ne peut pas séparer les «faits» et l’identité de celui qui les choisit.

Philippe Silberzahn

On voit que même une approche purement quantitative d’un problème n’en n’est pas nécessairement objective pour autant: on n’élimine pas la dimension subjective, on ne peut pas séparer les «faits» et l’identité de celui qui les choisit.

Bienvenue en incertitude, 2018
Bienvenue en incertitude, 2018

Entre l’albatros qui donne à peine dix coups d’aile par minute, entre le pélican qui en donne soixante-dix…
– Soixante et onze ! dit une voix narquoise.
– Et l’abeille qui en donne cent quatre-vingt-douze par seconde…
– Cent quatre-vingt-treize !… s’écria-t-on par moquerie.
– Et la mouche commune qui en donne trois cent trente…
– Trois cent trente et demi !
– Et le moustique qui en donne des millions…

Jules Verne

Entre l’albatros qui donne à peine dix coups d’aile par minute, entre le pélican qui en donne soixante-dix…
– Soixante et onze ! dit une voix narquoise.
– Et l’abeille qui en donne cent quatre-vingt-douze par seconde…
– Cent quatre-vingt-treize !… s’écria-t-on par moquerie.
– Et la mouche commune qui en donne trois cent trente…
– Trois cent trente et demi !
– Et le moustique qui en donne des millions…

Robur le conquérant
Robur le conquérant

Nos compétences sont fonction de nos outils. Notre façon de nous orienter dans l’espace, ou notre perception du territoire ne sont pas les mêmes selon qu’on sait ou non lire une carte (technique cognitive dépendant elle-même de l’établissement de cartes routières accessibles, soit d’un moment précis dans l’histoire de l’imprimerie et des réseaux routiers).

La remémoration non plus n’est pas un processus purement psychologique, car notre capacité de mémoire dépend des mnémotechniques à disposition (écriture, livre, numérique, etc.).

Nos compétences sont fonction de nos outils. Notre façon de nous orienter dans l’espace, ou notre perception du territoire ne sont pas les mêmes selon qu’on sait ou non lire une carte (technique cognitive dépendant elle-même de l’établissement de cartes routières accessibles, soit d’un moment précis dans l’histoire de l’imprimerie et des réseaux routiers).

La remémoration non plus n’est pas un processus purement psychologique, car notre capacité de mémoire dépend des mnémotechniques à disposition (écriture, livre, numérique, etc.).

Le modèle « pour faire grand, il faut viser grand d’entrée de jeu », si efficace dans des environnements stables, ne fonctionne plus et représente un risque énorme pour l’organisation: en se trompant, viser grand signifie échouer en grand!

P. Silberzahn & B. Rousset

Le modèle « pour faire grand, il faut viser grand d’entrée de jeu », si efficace dans des environnements stables, ne fonctionne plus et représente un risque énorme pour l’organisation: en se trompant, viser grand signifie échouer en grand!

Stratégie Modèle Mental, 2020
Stratégie Modèle Mental, 2020

Il ne faut pas servilement imiter la nature. Les locomotives n’ont pas été copiées sur les lièvres, ni les navires à vapeur sur les poissons. Aux premières, on a mis des roues qui ne sont pas des jambes, aux seconds des hélices qui ne sont point des nageoires. Et ils n’en marchent pas plus mal. Au contraire. D’ailleurs, sait-on ce qui se fait mécaniquement dans le vol des oiseaux dont les mouvements sont très complexes ?

Jules Verne

Il ne faut pas servilement imiter la nature. Les locomotives n’ont pas été copiées sur les lièvres, ni les navires à vapeur sur les poissons. Aux premières, on a mis des roues qui ne sont pas des jambes, aux seconds des hélices qui ne sont point des nageoires. Et ils n’en marchent pas plus mal. Au contraire. D’ailleurs, sait-on ce qui se fait mécaniquement dans le vol des oiseaux dont les mouvements sont très complexes ?

Robur le conquérant
Robur le conquérant

L’apprenance, comprise comme la condition de l’engagement dans l’acte d’apprendre, relève en quelque sorte originellement d’un mystère.

Cette métaphore de la caverne pose donc la question de l’apprenance en identifiant la situation paradoxale de cette mise en mouvement d’un être condamné à être libre pour advenir à lui-même.

L’apprenance, comprise comme la condition de l’engagement dans l’acte d’apprendre, relève en quelque sorte originellement d’un mystère.

Cette métaphore de la caverne pose donc la question de l’apprenance en identifiant la situation paradoxale de cette mise en mouvement d’un être condamné à être libre pour advenir à lui-même.

Observé sur la longue durée, d’après ses faits et non ses dires, le politicien de la pensée qu’est l’intellectuel s’avère aussi acoustico-dépendant que le politicien tout court : il va là où le mot «porte», et peut le mieux réverbérer sur les «gens qui comptent».
L’intellectuel est d’abord l’homme de l’efficacité, l’intelligence passe après (elle n’est pas définitoire, en dépit des apparences)

Observé sur la longue durée, d’après ses faits et non ses dires, le politicien de la pensée qu’est l’intellectuel s’avère aussi acoustico-dépendant que le politicien tout court : il va là où le mot «porte», et peut le mieux réverbérer sur les «gens qui comptent».
L’intellectuel est d’abord l’homme de l’efficacité, l’intelligence passe après (elle n’est pas définitoire, en dépit des apparences)

Le pouvoir intellectuel en France
Le pouvoir intellectuel en France

Après avoir été briquetiers, potiers, fondeurs, forgerons, nous saurons bien être maçons, que diable !
– Raffineurs ! répondit Pencroff. C’est un métier un peu chaud, je crois ?
— Très chaud ! répondit l’ingénieur.

Jules Verne

Après avoir été briquetiers, potiers, fondeurs, forgerons, nous saurons bien être maçons, que diable !
– Raffineurs ! répondit Pencroff. C’est un métier un peu chaud, je crois ?
— Très chaud ! répondit l’ingénieur.

L’île mystérieuse
L’île mystérieuse

Nous ne pensons pas en termes de « choses », il n’existe aucune chose telle qu’une chose, il n’y a que des systèmes.

Nous ne pensons pas en termes de « choses », il n’existe aucune chose telle qu’une chose, il n’y a que des systèmes.

Or il ne s’agit plus de déplorer, d’exorciser ou d’édifier. On ne maîtrisera pas le devenir technologique en lui tournant le dos. La responsabilité consiste à comprendre sa logique pour anticiper autant que possible ses effets. Un discours sur les fins et les valeurs qui ne s’appuie pas sur un état précis des arsenaux est un discours creux. Un discours sur l’innovation, en revanche qui ne la passe pas au crible d’une mémoire est un discours dangereux.

L’écologie nous a habitué à l’idée, insolite et même choquante en société industrielle, que l’homme, comme individu, était responsable de la nature, et des équilibres écosystémiques dont il dépend pour sa survie, comme espèce. N’est -il pas temps d’étendre le principe de précaution à la sphère des signes et des formes, et de persuader chaque citoyen qu’il est individuellement responsable de la culture de sa communauté ? Et qu’il serait folie d’abandonner sa mémoire et sa créativité (les deux étant fonction l’une de l’autre) au marché et aux machines, sacrifiant ainsi le long terme pour le court terme ?

Or il ne s’agit plus de déplorer, d’exorciser ou d’édifier. On ne maîtrisera pas le devenir technologique en lui tournant le dos. La responsabilité consiste à comprendre sa logique pour anticiper autant que possible ses effets. Un discours sur les fins et les valeurs qui ne s’appuie pas sur un état précis des arsenaux est un discours creux. Un discours sur l’innovation, en revanche qui ne la passe pas au crible d’une mémoire est un discours dangereux.

L’écologie nous a habitué à l’idée, insolite et même choquante en société industrielle, que l’homme, comme individu, était responsable de la nature, et des équilibres écosystémiques dont il dépend pour sa survie, comme espèce. N’est -il pas temps d’étendre le principe de précaution à la sphère des signes et des formes, et de persuader chaque citoyen qu’il est individuellement responsable de la culture de sa communauté ? Et qu’il serait folie d’abandonner sa mémoire et sa créativité (les deux étant fonction l’une de l’autre) au marché et aux machines, sacrifiant ainsi le long terme pour le court terme ?

[…] la seule morale que l’on peut tirer de cette histoire, ou de n’importe quelle autre, est que, dans la vie réelle, et à la différence de la fiction, rien n’est ce qu’il paraît être.

[…] la seule morale que l’on peut tirer de cette histoire, ou de n’importe quelle autre, est que, dans la vie réelle, et à la différence de la fiction, rien n’est ce qu’il paraît être.

Il n’y a qu’à imiter la nature, car elle ne se trompe jamais.

Jules Verne

Il n’y a qu’à imiter la nature, car elle ne se trompe jamais.

Robur le conquérant
Robur le conquérant

Ennuyons-nous les uns les autres ! Voilà la règle !

Jules Verne

Ennuyons-nous les uns les autres ! Voilà la règle !

Paris au 20e siècle
Paris au 20e siècle

Répétons-le : une âme forte n’est pas une âme simplement susceptible de puissants élans, mais une âme capable de garder son équilibre dans les élans les plus puissants. Si bien que, malgré les tempêtes qui se déchaînent dans sa poitrine, son discernement et ses convictions conservent toute leur finesse pour jouer leur rôle, comme l’aiguille du compas sur le navire en pleine tourmente.

Répétons-le : une âme forte n’est pas une âme simplement susceptible de puissants élans, mais une âme capable de garder son équilibre dans les élans les plus puissants. Si bien que, malgré les tempêtes qui se déchaînent dans sa poitrine, son discernement et ses convictions conservent toute leur finesse pour jouer leur rôle, comme l’aiguille du compas sur le navire en pleine tourmente.

Les êtres sauvages, commença-t-il. Ca m’a toujours paru un peu erroné de dire ça d’eux. Ils ne sont pas sauvages. En tout cas, pas comme la plupart des gens le conçoivent. Observez-les. voyez comment il sont les uns envers les autres. Ils sont plus dociles que nous. Je crois que c’est parce qu’ils savent d’emblée comment aimer et que nous, nous devons l’apprendre. Je vois cela en eux. Comme l’amour les rend dociles. Pas seulement entre eux. La nature. Son mystère. L’attraction de la lune. Le ciel. toute l’atmosphère qui s’en dégage. C’est ce qui m’attire. Cette grande ouverture qu’ils offrent. c’est ce que j’essaie de ressentir quand je suis avec eux. Ce que j’esaie de voir et de saisir, si j’ai de la chance. Cette authenticité.

Les êtres sauvages, commença-t-il. Ca m’a toujours paru un peu erroné de dire ça d’eux. Ils ne sont pas sauvages. En tout cas, pas comme la plupart des gens le conçoivent. Observez-les. voyez comment il sont les uns envers les autres. Ils sont plus dociles que nous. Je crois que c’est parce qu’ils savent d’emblée comment aimer et que nous, nous devons l’apprendre. Je vois cela en eux. Comme l’amour les rend dociles. Pas seulement entre eux. La nature. Son mystère. L’attraction de la lune. Le ciel. toute l’atmosphère qui s’en dégage. C’est ce qui m’attire. Cette grande ouverture qu’ils offrent. c’est ce que j’essaie de ressentir quand je suis avec eux. Ce que j’esaie de voir et de saisir, si j’ai de la chance. Cette authenticité.

Le conquérant est toujours pacifique (comme Bonaparte l’a constamment affirmé) : il envahirait volontiers notre Etat sans combat. Mais pour l’en empêcher, il nous faut vouloir la guerre et donc aussi la préparer. En d’autres termes : ce sont précisément les faibles, ceux qui sont contraints à se défendre, qui doivent toujours être armés pour ne pas se laisser surprendre. Ainsi le veut l’art de la guerre.

Le conquérant est toujours pacifique (comme Bonaparte l’a constamment affirmé) : il envahirait volontiers notre Etat sans combat. Mais pour l’en empêcher, il nous faut vouloir la guerre et donc aussi la préparer. En d’autres termes : ce sont précisément les faibles, ceux qui sont contraints à se défendre, qui doivent toujours être armés pour ne pas se laisser surprendre. Ainsi le veut l’art de la guerre.

L’humanité ne saurait jamais atteindre une véritable conscience morale, de la même manière que l’homme ne pouvait s’élever du sol en tirant sur ses propres cheveux. Pour réussir, il fallait l’aide d’une force extérieure à l’homme.

L’humanité ne saurait jamais atteindre une véritable conscience morale, de la même manière que l’homme ne pouvait s’élever du sol en tirant sur ses propres cheveux. Pour réussir, il fallait l’aide d’une force extérieure à l’homme.

Le problème à trois corps
Le problème à trois corps

Ce déplacement de vingt-trois degrés vingt-huit minutes suffira pour que notre immeuble polaire reçoive une quantité de chaleur suffisant à fondre les glaces accumulées depuis des milliers de siècles !

Jules Verne

Ce déplacement de vingt-trois degrés vingt-huit minutes suffira pour que notre immeuble polaire reçoive une quantité de chaleur suffisant à fondre les glaces accumulées depuis des milliers de siècles !

Sans dessus dessous
Sans dessus dessous

Chacun, suivant son tempérament, pourra choisir le climat invariable qui conviendra à ses rhumes ou à ses rhumatismes, sur un globe où l’on ne connaîtra plus les variations de chaleur actuellement si regrettables !

Jules Verne

Chacun, suivant son tempérament, pourra choisir le climat invariable qui conviendra à ses rhumes ou à ses rhumatismes, sur un globe où l’on ne connaîtra plus les variations de chaleur actuellement si regrettables !

Sans dessus dessous
Sans dessus dessous

L’enjeu n’est pas tant de savoir quelle force armée va gagner, mais quel récit, quelle version des faits va l’emporter auprès de l’opinion publique. Concrètement, la guerre de l’opinion publique telle que pensée par les Chinois consiste à faire de « l’orientation cognitive » des masses, d’exciter leurs émotions et de « contraindre leur comportement ».

L’enjeu n’est pas tant de savoir quelle force armée va gagner, mais quel récit, quelle version des faits va l’emporter auprès de l’opinion publique. Concrètement, la guerre de l’opinion publique telle que pensée par les Chinois consiste à faire de « l’orientation cognitive » des masses, d’exciter leurs émotions et de « contraindre leur comportement ».

Il ne faut rien prématurer, pas même le progrès. La science ne doit pas devancer les mœurs. Ce sont des évolutions, non des révolutions qu’il convient de faire. En un mot, il faut n’arriver qu’à son heure. J’arriverais trop tôt aujourd’hui pour avoir raison des intérêts contradictoires et divisés.

Jules Verne

Il ne faut rien prématurer, pas même le progrès. La science ne doit pas devancer les mœurs. Ce sont des évolutions, non des révolutions qu’il convient de faire. En un mot, il faut n’arriver qu’à son heure. J’arriverais trop tôt aujourd’hui pour avoir raison des intérêts contradictoires et divisés.

Robur le conquérant
Robur le conquérant

Je ne pouvais pas courir le risque que quelqu’un me connaisse, parce que je ne pouvais pas courir le risque de me connaître moi-même. Cela, je le compris alors, aussi parfaitement que jamais je ne compris autre chose. Je ne savais pas pourquoi il en était ainsi pour moi. Je savais seulement que c’était comme ça. Je savais seulement que je m’enfuirais et que je continuerais toujours à m’enfuir parce qu’à ce moment-là j’avais appris qu’il était bien plus facile de partir si on n’était jamais arrivé pour de bon.

 

Je ne pouvais pas courir le risque que quelqu’un me connaisse, parce que je ne pouvais pas courir le risque de me connaître moi-même. Cela, je le compris alors, aussi parfaitement que jamais je ne compris autre chose. Je ne savais pas pourquoi il en était ainsi pour moi. Je savais seulement que c’était comme ça. Je savais seulement que je m’enfuirais et que je continuerais toujours à m’enfuir parce qu’à ce moment-là j’avais appris qu’il était bien plus facile de partir si on n’était jamais arrivé pour de bon.

 

Livre blanc
Livre blanc

– Vous avez mauvaise mine, décréta-t-il.
Une indigestion, répliquai-je.
– De quoi ?
De réalité.
– Vous n’êtes pas le seul, trancha-t-il.

– Vous avez mauvaise mine, décréta-t-il.
Une indigestion, répliquai-je.
– De quoi ?
De réalité.
– Vous n’êtes pas le seul, trancha-t-il.

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