Étymologie
Techno- vient du grec τέχνη / tékhnē, qui signifie art, savoir-faire et de visus en latin qui signifie vue, vision.
Le technoviste regarde la technologie comme un phénomène vivant. Il en suit les frémissements, les hésitations, les bifurcations. Il observe ce qui naît, ce qui s’assemble, ce qui dévie de sa trajectoire naturelle.
Il n’est ni ingénieur ni prospectiviste, mais quelque chose entre les deux. Un traducteur du futur technologique en devenir.
Il scrute les technologies émergentes comme un analyste, puis les propulse vers l’avenir sans aucun état d’âme. Il circule entre articles scientifiques et futurs possibles, sans s’enfermer dans la rigueur de la prospective ni dans la technique pure. Le technoviste n’explique pas seulement les mutations à venir : il les interprète.
Comme un sismographe qui perçoit les secousses avant tout le monde, il sent les ruptures avant qu’elles ne s’annoncent.
« Je sais que je tiens quelque chose quand deux technologies qui ne se connaissent pas encore commencent à dialoguer dans ma tête », confie l’une d’entre eux.
Ses compétences ne sont pas des expertises classiques. Elles sont des attitudes.
Une curiosité radicale, d’abord : regarder où personne ne regarde, au moment où personne ne pense à le faire.
Puis l’humilité : accepter de ne pas comprendre tout de suite, et peut-être jamais ; reconnaître que l’avenir est très rarement une projection logique du présent. Ainsi, d’accepter ses erreurs d’appréciation.
Le terrain du technoviste n’a pas de frontière
Il se déploie :
- dans la veille continue des avancées scientifiques et industrielles
- dans les usages émergents inventés par des communautés
- dans les imaginaires technologiques qui traversent science-fiction, cinéma, design ou discours marketing
- dans les scénarios d’innovation qu’il esquisse, les prototypes qu’il imagine, les objets spéculatifs qu’il manipule
Le technoviste travaille dans les tensions. Entre rigueur et intuition. Entre science et fiction. Entre ce qui est possible et ce que l’on souhaiterait possible. Entre l’utopie et la contrainte. .
Le technoviste ne comprend pas nécessairement le futur, mais il en recueille les murmures.
Et parfois, il l’entend avant les autres.