Si vous dites directement à quelqu’un sont fait, c’est dit, c’est fini et vous n’avez plus rien à dire : votre parole n’a plus d’ « au-delà » où se déployer et qui la maintienne alerte, elle est morte, inerte, parce qu’achevée, sa charge est déminée ; et l’autre sait à quoi s’en tenir et peut vous réfuter. Mais, si vous lui laissez entendre que vous pourriez penser que…, vous l’entraînez dans un déroulement de la parole faisant oeuvrer l’implicite qui le tient en suspens, l’inquiète et le désempare :  » Ce n’est qu’au bout d’un certain temps de réflexion qu’il se rend compte progressivement que cette parole n’était pas bien intentionnée, de sorte que son visage, qui était d’abord souriant, vitre du blanc au rouge, puis du rouge au violet, enfin du violet au gris. »