La transparence tue la confiance au lieu de la favoriser, car elle ne reconnaît pas à l’autre son altérité. Il faut aussi de la pénombre et du retrait, en effet, des zones de discrétion et de silence, en pointillé, non seulement pour que les affaires se fassent mais également pour que des relations puissent se nouer et prospérer. Si nous sommes si maladroits à penser la confiance en Europe, c’est que nous ne pensons que ce que détache le logos, et ce par attention atavique à l’énoncé, seul constitutif de la vérité – tandis que la confiance relève de l’implicite, chemine dans la pénombre, s’accroît de sa continuité et n’a que faire de parler.