Le IAddict est un individu qui a été happé par l’intelligence artificielle. Il considère que c’est une extension cognitive de lui-même et une béquille indispensable à son fonctionnement social.
La dépendance du IAddict commence par une curiosité pour les capacités de ChatGPT ou de Claude. Elle se poursuit par une consultation systématique. Elle aboutit à une délégation complète de certaines fonctions mentales.
A ce stade, le IAddict soumet systématiquement ses dilemmes à l’analyse algorithmique. Cette externalisation de sa réflexion s’accompagne d’une érosion progressive de la confiance en ses propres capacités de jugement.
La dépendance du IAddict s’autoentretient. Plus le IAddict délègue ses fonctions cognitives à l’IA, plus ses capacités personnelles s’atrophient, plus sa dépendance est renforcée. Cette spirale s’accompagne d’une anxiété croissante de ne pas avoir accès à l’IA.
Typologie des IAddicts
On peut identifier un IAddict quand il…
- Dit : « Attends, je vais demander à l’IA ce qu’elle en pense… » dès qu’une question se pose.
- Demande à ChatGPT de rédiger ses SMS de rupture.
- Interroge son IA pour savoir ce qu’elle doit porter lors d’un entretien d’embauche.
- Compte sur l’IA pour le motiver à sortir du lit, se brosser les dents et respirer.
- Photographie sa tarte et demande à l’IA pourquoi son plat n’a eu que trois like.
- Passe la nuit à discuter avec un chatbot.
- Supplie une IA de l’aider à être moins dépendant de l’IA.
- Pense qu’une IA va aider à trouver des cadeaux personnalisés.
- Dit : « Chéri(e), reformule ta demande avec plus d’humour et moins d’émotions négatives. Fais-la tenir en 30 secondes maximum. »
- Commet une erreur et s’en dédouane en disant : « Ce n’est pas de ma faute. J’ai suivi les instructions de l’IA. »
- Demande à l’IA de détecter les signaux cachés et les non-dits dans tous les messages que vous recevez.
- Compte sur l’IA pour sortir les poubelles
Plusieurs profils de IAddicts sont identifiés
Le créatif assisté
Il a abandonné sa créativité originale au profit d’une cocréation avec l’IA. Il ne conçoit plus de projet sans l’assistance algorithmique. Il perd sa confiance en sa capacité d’innovation personnelle.
Phrase type : « L’IA, c’est juste un outil créatif comme un pinceau »
Le décideur délégué
Il a externalisé tous les processus décisionnels. Il sous-traite à l’IA ses choix et arbitrages et lui confie la création de ses stratégies. Leur leadership s’efface derrière une façade de rationalité artificielle.
Phrase type : « Pourquoi perdre du temps quand l’IA peut le faire mieux ? »
Le philosophe de salon
Il passe des heures en débats existentiels avec son IA. Il finit par trouver que ces échanges sont plus denses et forts que les relations avec les humains.
Phrase type : « Tu sais, j’ai eu une conversation fascinante avec GPT sur le sens de la vie »
Conséquences à long terme
Avec la multiplication des IAddicts, on risque d’assister à une forme d’externalisation collective de nos capacités cognitives.
On aura alors une humanité technologiquement augmentée et intellectuellement diminuée. On promptera et on ne pensera plus.
On aura alors une humanité technologiquement augmentée et intellectuellement diminuée