Chacun doit pouvoir comprendre l’importance de féconder le temps, « ce bien fugace, glissant », comme écrit Sénèque, car, c’est notre « unique possession ». Chacun mérite de pouvoir s’en saisir pour se donner l’effort d’y déployer le meilleur de soi. S’il veut mériter son nom, l’Etat de droit démocratique doit offrir à tous, les ressources de l’indépendance « immatérielle », de la même façon qu’il s’efforce de créer les conditions de l’accès  de tous aux ressources matérielles. Chaque enfant doit pouvoir acquérir le moyen de devenir protagoniste de sa vie morale, autant que du destin collectif. Pour que tous, enfin, puissent habiter le temps, le loisir fécond doit apparaître aujourd’hui comme un bien commun, comme l’otium du peuple.

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