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Aujourd’hui, nous possédons de plus en plus d’informations et sommes de moins en moins capables de prédire l’avenir. Nos ancêtres vivaient dans des sociétés beaucoup plus pauvres en données, mais ils pouvaient faire des plans pour eux-mêmes et pour leurs descendants. Nous avons de moins en moins idée du monde dans lequel nous nous réveillerons demain matin.

Ce paradoxe n’est pas conjoncturel, mais structurel. Il découle de la nature même du numérique. En réduisant la réalité à une série de 0 et de 1, le codage numérique accomplit son oeuvre implacable d’homogénéisation, en éliminant tout ce qui ne peut être quantifié. Ce faisant, le passage de l’analogique au numérique élude le sens profond des choses et ouvre toute grande la porte au chaos.

C’est pouruqoi nous n’avons pas d’avenir, du moins au sens où nos grands-parents en avaient un. Les futurs culturels pleinement imaginés sont un luxe d’autrefois, dit William Gibson, une époque où le « maintenant » durait plus longtemps.