Tandis que l’agir est hasardeux, puisqu’il est contraint de s’aventurer dans une situation qu’on ne fait qu’aborder, qu’il est aussi coûteux, par ce qu’il dépense d’initiative et d’énergie pour se mettre en route, il en va tout autrement de l’agir-sans-agir de la réaction : réagir n’est plus risqué, puisque la situation est déjà mise à l’épreuve et s’est manifestée, ni non plus dispendieux, puisqu’on est porté par ce que l’autre a déjà investi d’activité (au lieu de débuter sur fonds propre).

Enfin, tandis que l’agir reste marqué par l’arbitraire de son geste inaugural et a dû forcer tant soit peu le réel pour s’y insérer, la réaction se trouve d’emblée justifiée par ce qui l’a suscitée.

L’action nécessairement est médiate (elle doit être préparée par une intention, motivée par un vouloir), tandis que la réaction peut être immédiate (en collant simplement à l’autre, sans coûter d’idée ou de volonté.