Quand nous nous sentons des victimes, toutes nos actions et nos croyances deviennent légitimes, même les plus contestables. Ceux qui s’opposent à nous, ou qui, simplement, sont nos voisins, cessent d’être nos semblables et deviennent des ennemis. Nous ne sommes plus des agresseurs, nous sommes des défenseurs. L’envie, la jalousie ou le ressentiment qui nous motivent sont sanctifiés, car nous avons la certitude d’agir pour notre seule défense. Le mal, la menace sont toujours chez l’autre. La peur est le premier pas vers une foi passionnée. La peur de perdre notre identité, notre vie, notre condition ou nos croyances. La peur est la poudre et la haine est la mèche. Le dogme, en dernière instance, n’est que l’allumette qui y met le feu.

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