[Frank] Knight définit le risque comme un futur dont la distribution d’états possibles est connue. C’est à dire qu’on sait ce qui peut se passer et la probabilité de chaque événement possible. Par exemple, si l’on met trois boules vertes et deux boules rouges dans une urne, on connaît le « risque » de tirer une boule verte (60%). L’incertitude, en revanche, correspond à un futur dont la distribution d’états est non seulement inconnue, mais impossible à connaître : on ne connaît pas le nombre de boules à l’intérieur de l’urne, et encore moins leurs couleurs, on ne sait d’ailleurs même pas ce que l’urne contient.

Le risque peut dont faire l’objet d’un calcul de probabilité. Cette probabilité est soit théorique, soit empirique (connue à posteriori).

Il existe un domaine où les probabilités s’appliquent, c’est celui du risque.[…] Mais rien de tout cela avec l’incertitude.

La contribution théorique de Knight est très importante, notamment parce qu’elle permet de distinguer le risque de l’incertitude.

Utiliser un vocabulaire de probabilité pour une situation d’incertitude est donc une erreur.

Cette confusion entre risque et incertitude est d’autant plus dangereuse que, si la distinction est importante, les risques calculables a priori ou a posteriori sont en fait largement absents de la vie réelle. L’immense majorité de ce à quoi nous sommes confrontés dès qu’il s’agit de systèmes humains est gouverné par l’incertitude.

Bienvenue en incertitude, 2018
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