209 extraits pour nourrir votre vision et guider votre action !
L’imaginaire est un filtre qui te permet de donner un sens aux choses que tu vois et que tu vis. Si tu n’as pas le même imaginaire, les mêmes choses que deux personnes vont voir seront traduites de manière complètement différente. Prends par exemple la question des « limites planétaires ». Quand tu es un technologue, la limite, tu es là pour la casser ; quand tu es un écologue, tu es là pour ramener les choses en deçà de la limite si tu l’as dépassée.
On peut en discuter, mais pas tant que la différence entre ces imaginaires ait été explicitée.
La question pourrait déjà être : comment peut-on repenser les systèmes d’innovation en étant aussi sérieux sur le modèle d’impact que sur le modèle d’affaires ? Aujourd’hui, les venture capitalists ne sont pas sérieux sur les impacts. Ils peuvent être sincères dans leur désir de produire des impacts positifs, mais il s n’appliquent pas le dixième de la rigueur qu’ils appliquent au fait de regarder le modèle économique. Il n’y a pas de due diligence sérieuse là-dessus.
Accessoirement, cela remet à sa place le délire actuel sur le « risque existentiel » que les intelligences artificielles feraient courir à l’humanité. Ce ne sont pas les machines numériques, mais bien les organisations – à commencer par les entreprises – qui ont pris leur autonomie et qui semblent poursuivre leurs objectifs de croissance et de profit sans se préoccuper de ce qu’elles détruisent.
Le numérique – sous sa forme actuelle – est leur outil, pas l’inverse.
Hayley veut que tu sois toi-même. C’est tout ce qu’elle veut.
Pour ça, le seul moyen est de suivre son instinct. Fais ce que tu aimes, toujours. C’est la meilleur façon de rester en sécurité.
C’est peut-être réconfortant – ce moment où la beauté nous submerge. L’amour de notre vie par une soirée d’été paisible, l’amour d’une amie. Quand on se sent accueilli par l’univers. Savoir que cela prendra fin, qu’il le faut. Le simple fait de le savoir peut nous aider à l’accepter.
« J’ai fait exprès de ne pas chercher de photos. Du coups, quand j’ai été devant, je n’avais aucun a priori et j’ai été soufflée.
[…]
Si j’avais vu les images du château avant de partir ? Je n’aurais pas été aussi impressionnée. Je me serais privée de ce cadeau. Que je n’oublierai jamais. »
– J’ai cogité. À l’idée que se priver d’un cadeau peut vous en offrir un autre, soi-disant plus beau.
[…] l’attribut le plus puissant du mal est qu’il nous invite à le combattre, et c’est comme ça – pris entre les griffes de nos émotions et les moyens que nous utilisons – que le mal se propage.
Nous suivons notre instinct, notre curiosité, nos élans, nos amours et, dans l’ensemble, nos vies sont plutôt désordonnées.
Si bien que nous passons la moitié de notre temps à avoir le coeur brisé, une autre à être perdus, une autre à nous demander pourquoi nous avons pris tel chemin, une autre encore à chantonner, tout excités d’explorer une nouvelle voie, et je sais que ce temps mis bout à bout dépasse largement les cent pour cent, ce qui constitue d’ailleurs une partie de notre problème.
Oh j’écris le silence, ma puce. J’essaye de capturer le tonnerre qu’il contient.
– Le tonnerre ?
– Il y a des fois où le silence fait plus de bruit que le tonnerre, tu ne penses pas ?
Le stratège transforme le rapport de forces de façon à le faire basculer silencieusement à son profit, dans la durée : à peine engagera-t-il ensuite le combat que l’adversaire tombera de lui-même, ne pouvant plus résister, déjà défait. Quant au Sage (au Prince), loin de prétendre donner des leçons ou d’imposer ses ordres, de façon insigne, loin de vouloir frapper l’attention des autres par des miracles ou des exploits, il se contente de « transformer » les moeurs, autour de lui, de proche en proche, en silence : le seul exemple de sa conduite se répand de lui-même, en effet, et influe de son seul fait, par incidence, au fil des jours, en imprégnant et modifiant insensiblement les comportements, et suffit à éduquer.
Comme il se diffuse sans intention projetée mais par contamination dans le bien et fait tache d’huile, sa portée s’étend inépuisablement – par auto-déploiement et sans rencontrer de résistance – de sa famille à tout le pays, nous dit-on et jusqu’au bout du monde.
Au lieu d’avoir la prétention d’ « agir », mais aussi de devoir risquer, d’avoir à affronter, de s’user, cet épiphénomène de l’action ayant tout compte fait si peu d’effet, « transformez » donc comme la nature. Mais bien sûr, comme c’est « tout » qui peu à peu, sous cet effet d’ambiance, s’en trouve modifié, du proche au lointain, nous n’en discernons rien et par suite nous n’aurons rien à en décrire, à raconter. On ne vous célébrera pas. Pas de saga ou d’épopée. Pour autant, cette discrète influence se distillant de jour en jour n’est-elle pas plus efficace en définitive […] que tout ce forçage et grand tapage fait à coups d’actions héroïques ou de prescriptions du Salut ?
Car c’est partout, en tout, qu’on mesurera les résultats de ce procès bénéfique – les « moeurs », mores, disant bien ce conditionnement ambiant par contraste avec la morale individuelle et le choix du Sujet.
L’action est locale, momentanée (même si ce moment peut durer), elle intervient ici et maintenant, hic et nunc, et renvoie bien à un sujet comme à son auteur (qui peut être pluriel). Elle se démarque par conséquent du cours des choses, est saillante, donc on la remarque : on voit le sujet agir, on peut en faire un récit – l’épopée. À l’inverse, nous fait remarquer la pensée chinoise, la transformation est globale, progressive et dans la durée, elle résulte d’une corrélation de facteurs et comme c’est « tout », en elle, qui se transforme, elle ne se démarque jamais suffisamment pour être perceptible. On ne voit pas le blé mûrir, mais on en constate le résultat : quand il est mûr et qu’il faut le couper.
Ce qui ne cesse de se produire et de se manifester le plus ouvertement devant nous – mais si continûment et de façon globale – pour autant ne se discerne pas. Discret par sa lenteur en même temps que trop étale pour qu’on le distingue. Il n’y a pas là éblouissement soudain qui aveuglerait le regard par son surgissement ; mais au contraire, le plus banal : ce partout et tout le temps offert à la vue, de ce fait même, n’est jamais perçu – on n’en constate que le résultat.
Si on accepte l’idée d’une ambition à dix ans, on sait, chaque année, quels seront les facteurs clés du succès. Une fois ces derniers identifiés, année après année, on les sélectionne pour descendre à un niveau de granularité encore jamais atteint, pour s’assurer que cette étape est franchie avec succès, puisqu’elle conditionne la suite.
Si nous avions à rebâtir notre outil de production, notre usine, quels seraient :
1. les produits coeur métier, fondation de notre offre,
2. les produits Premium, qui nous apportent une différenciation forte,
3. les produits adjacents au coeur ou porteurs d’innovation.
Pendant des années, les entreprises se sont concentrées sur l’étendue de leur portefeuille. l’état d’esprit de l’ère industrielle suggérait : si nous ajoutons des revenus, nous deviendrons plus rentables. Au lieu de cela, elles sont simplement devenues plus complexes. Elles ont confondu revenus et densité, le plus important étant de faire croître le nombre de clients et de produits qui génèrent le plus de profit, dans une logique de densité, tout en réduisant en parallèle le nombre de références produits (ou services) et le nombre de clients.
Les collaborateurs doivent embarquer dans un train qui va les faire voyager dans le temps. Le temps d’avant : d’où ils venons-nous? quelle est l’histoire de notre entreprise ? ; le temps d’après : où allons nous ? dans quel but ? comment notre travail permet-il de rendre la planète plus habitable ? que dois-je dire à mes enfants sur ce que papa ou maman font au travail et sur l’importance de mon rôle, de mon équipe, de mon entreprise ?
Voici le point de carence fondamental de nos modèles de management actuels : ils s’obstinent à tout modéliser dans un monde supposé linéaire.
Le modèle, c’est la négation de l’adaptation. Le monde linéaire, c’est un lubie. Vivre dans son époque pour pouvoir en tirer les bénéfices, saisir la pleine opportunité que notre monde nous offre nécessitent avant tout de le voir tel qu’il est, pas tel qu’il devrait être, pour trouver écho dans des modèles d’analyse et de management d’un monde dépassé.
Nous sommes tous bloqués dans la linéarité de nos schémas de pensée, dans le but de fuir l’incertitude. La linéarité calme nos peurs. La peur génère de nouveaux indicateurs, l’instantanéité et la vitesse de prises de décisions nous éloignent de la gestion de la complexité, dont la maîtrise est pourtant essentielle pour résoudre des problèmes plus profonds.
Il se peut que la lumière qui éclaire notre univers s’éteigne et que nous soyons plongés dans une obscurité pareille à celle de cette nuit. Peut-être même quelque cataclysme, pire que la guerre, est-il déjà déclenché et, dans l’âme humaine, partout, les choses écoluent-elles de telle façon que tout ce qui doit être réglé le sera par le feu et par l’épée. Il se peut que cette réponse soit réellement arrivée.
Si les ouvriers sont remplacés par des machines et les livreurs de plus en plus transformés en machines, le même phénomène touche aujourd’hui les employés, les fonctionnaires, jusqu’à atteindre ce que l’on appelait autrefois les professions libérales. Dans un futur déjà très proche, les médecins, les comptables et les avocats devront se conformer aux instructions de l’IA et se justifier dans les cas où ils décideront d’adopter un comportement déviant. Seuls les plus puissants auront une marge de manoeuvre, et encore, qui sait pour combien de temps.