141 extraits inspirants pour nourrir votre vision et guider votre action !
Chacun, suivant son tempérament, pourra choisir le climat invariable qui conviendra à ses rhumes ou à ses rhumatismes, sur un globe où l’on ne connaîtra plus les variations de chaleur actuellement si regrettables !
Celle-ci [la gouvernementalité algorithmique] suppose un nouveau régime de vérité postulant que chaque individu est par défaut potentiellement coupable jusqu’à preuve du contraire, justifiant par là même une surveillance généralisée à l’affût du premier signe suspect. Nous passons de la prévention à la prédiction via des solutions de scoring et de profiling qui réduisent la complexité du réel et des cas particuliers à de simples lignes de code.
Cela impulse une inversion de la norme dans de nouvelles logiques basées sur le soupçon et le faisceau non pas de preuves mais de signaux algorithmiques. Or le légal n’est pas toujours légitime. Face à la complexité irréductible du monde, la pulsion techniciste pointe en filigrane le désengagement de l’Etat de ses prérogatives d’Etat social pour se replier vers des fonctions purement régaliennes.
L’incertitude est résolue non pas par une technique particulière, un meilleur accès à l’information ou par des qualités qui leur sont propres, mais par une approche qui consiste à créer le futur. Nous ne sommes plus en situation de blocage de type «Nous avons besoin de la prédiction or elle ne fonctionne pas»; nous sommes désormais dans «La prédiction ne fonctionne pas mais ce n’est pas grave car nous n’en avons pas besoin».
Eh bien ! citoyens, dans l’obscurité qui nous environne, dans l’incertitude profonde où nous sommes de ce que sera demain, je ne veux prononcer aucune parole téméraire, j’espère encore malgré tout qu’en raison même de l’énormité du désastre dont nous sommes menacés, à la dernière minute, les gouvernements se ressaisiront et que nous n’aurons pas à frémir d’horreur à la pensée du cataclysme qu’entraînerait aujourd’hui pour les hommes une guerre européenne.
Il ne faut pas servilement imiter la nature. Les locomotives n’ont pas été copiées sur les lièvres, ni les navires à vapeur sur les poissons. Aux premières, on a mis des roues qui ne sont pas des jambes, aux seconds des hélices qui ne sont point des nageoires. Et ils n’en marchent pas plus mal. Au contraire. D’ailleurs, sait-on ce qui se fait mécaniquement dans le vol des oiseaux dont les mouvements sont très complexes ?
Mais dans la grisaille du monde réel, échappant à l’attention des hommes, flotte cette petite chose qui le transcende, comme un petit grain de poussière qui se serait échappé du pays des rêves pour nous laisser entrevoir l’immensité et le mystère de l’univers, pour nous suggérer que dans cet univers existe peut-être un autre monde, entièrement différent de notre réalité…
L’enjeu n’est pas tant de savoir quelle force armée va gagner, mais quel récit, quelle version des faits va l’emporter auprès de l’opinion publique. Concrètement, la guerre de l’opinion publique telle que pensée par les Chinois consiste à faire de « l’orientation cognitive » des masses, d’exciter leurs émotions et de « contraindre leur comportement ».
Il s’approcha du piano, pressa un bouton, et fit jaillir, c’est le mot, une table munie de bancs, à laquelle trois convives pouvaient tenir à l’aise.
Puisque nous sommes soldats, il ne faut pas nous envoyer à la bataille en imaginant que nous pourrions ne pas avoir à combattre. Ou que nous pourrions ne combattre que modérément, avec la retenue qui sied à nos pudeurs de démocrates. Un soldat ne peut pas se lancer dans la terrible mêlée sans être happé par cette exigence, puissante, du déchaînement de la violence.
Il s’y confrontera avec toute son énergie, toute son intelligence, tout son courage. Avec tous les moyens disponibles également. Et qui doivent être rassemblés en qualité et en quantité suffisantes pour vaincre. À la guerre, la ratiocination et les calculs de rentabilité exposent au risque de l’impuissance et de la perte de tout crédit.
Quelles que soient la taille et la force de l’ennemi, le combat est un engagement extrême, individuel et collectif, auquel il ne faut se résoudre que si l’on est prêt à en assumer le coût.
Notre environnement est composé de trois types de systèmes:
1. Ceux gouvernés par la prédiction
– la distribution d’événements est connue en théorie et a priori
– exemple: le lancer de dés
2. Ceux gouvernés par le risque
– la distribution d’événement est connue empiriquement donc a posteriori, en observant les tirages au cours du temps
– exemple: vol de voitures
3. Ceux gouvernés par l’incertitude
– la nature des événements n’est pas connue a priori et leur distribution ne peut donc pas l’être
– exemple: marché émergent, révolution, tout événement inédit
(expliquant la théorie de Frank Knight dans «Risk, Uncertainty and Profit» – 1921)
Quant à l’amélioration des climats, était-elle si désirable ? En vérité, il n’y aurait que les Esquimaux, les Lapons, les Samoyèdes, les Tschoultchis, qui pourraient y gagner, puisqu’ils n’avaient rien à y perdre.
Nos compétences sont fonction de nos outils. Notre façon de nous orienter dans l’espace, ou notre perception du territoire ne sont pas les mêmes selon qu’on sait ou non lire une carte (technique cognitive dépendant elle-même de l’établissement de cartes routières accessibles, soit d’un moment précis dans l’histoire de l’imprimerie et des réseaux routiers).
La remémoration non plus n’est pas un processus purement psychologique, car notre capacité de mémoire dépend des mnémotechniques à disposition (écriture, livre, numérique, etc.).
[…] Puisque la façon dont on voit le monde est le reflet de son identité individuelle et collective, on ne peut pas penser la complexité de celui-ci à partir d’un corps social homogène sans quoi on s’expose à des surprises douloureuses. Il faut donc […] induire des mécanismes permettant aux opinions divergentes constructives de s’exprimer. C’est la meilleure protection contre les cygnes noirs. […]
La conversation stratégique considère l’ensemble, pas le sommet; elle est démocratiques, pas élitiste; elle s’inscrit dans un flux, pas dans un calcul a priori; elle accueille les surprises, elle ne les évite pas.
Une condition de la réussite de la conversation stratégique est de rendre ses hypothèses et croyances explicites, et de les revisiter régulièrement pour les tester et voir si elle sont encore valables.
Ce qui doit être clair, c’est que le nouveau concept d’armement est en train de donner naissance à des armes étroitement liées à la vie des populations civiles.
Si notre première remarque est que l’apparition des armements de conception nouvelle élèvera à coup sûr la guerre future à un niveau difficilement imaginable par les individus – et même par les militaires -, la seconde est que le nouveau concept d’armement provoquera un grand étonnement – chez les gens ordinaires comme chez les militaires -, causé par le fait que les choses banales, familières, peuvent aussi devenir des armes de guerre. Nous croyons qu’un beau matin les hommes découvriront avec surprise que des objets aimables et pacifiques ont acquis des propriétés offensives et meurtrières.
Les pensées d’un stratège devraient être dégagées des détails d’une opération et saisir les phénomènes les plus importants se produisant à domicile et dans la profondeur lointaine de l’ennemi ; ce n’est qu’en saisissant la nature de l’évolution de la vie des Etats hostiles dans son ensemble que le stratège peut être capable de lever au moins partiellement le voile du futur et assigner aux Fronts et aux armées leurs tâches avec une relative confiance.
« … L’oeil humain est fait pour survivre dans la forêt. C’est pour cette raison qu’il est sensible au mouvement. N’importe quelle chose qui bouge, même à la périphérie la plus extrême de notre regard, l’oeil la capte et transporte l’information au cerveau. En revanche, tu sais ce que l’on ne voit pas? » J’avais secoué la tête.
« Ce qui reste immobile , Vadia. Au milieu de tous les changements, nous ne sommes pas entraînés à distinguer les choses qui restent les mêmes. Et c’est un grand problème parce que, quand on y pense, les choses qui ne changent pas sont presque toujours les plus importantes. »
Apporter une bonne idée pour répondre à une urgence vitale ne suffisait pas à changer les choses. On ne changeait rien avec une simple idée, même belle. Car le pouvoir se cachait dans les forteresses. Encore n’était-ce là qu’un aperçu de la question : les forteresses s’appuyaient sur des fondations qui couraient jusqu’au centre de la Terre. Pour mieux résister au changement.
– N’y a-t-il donc aucun remède à cela, demanda Michel.
– Aucun, tant que régneront la finance et la machine ! Et encore, j’en veux surtout à la machine !
– Pourquoi cela !
– Parce que la finance a cela de bon qu’elle peut au moins payer les chefs-d’œuvre, et il faut bien manger, même quand on a du génie !
L’idée qu’on peut assurer une transmission (culturelle) avec des moyens (techniques) de communication constitue d’une des illusions les plus typiques de la « société de communication », propre à une modernité de mieux en nmieux armée pour la conquête de l’espace, et qui l’est de moins en moins pour la maîtrise du temps (restant à savoir si une époque peut à la fois domestiquer l’un et l’autre, ou si toutes les cultures ne sont pas vouées à préférer l’un ou l’autre).
– Vous avez mauvaise mine, décréta-t-il.
– Une indigestion, répliquai-je.
– De quoi ?
– De réalité.
– Vous n’êtes pas le seul, trancha-t-il.
Face à l’incertain et au brouillard de l’action, c’est moins de puissance cérébrale que de sagesse dont on a besoin, et la sagesse ne peut s’acquérir que sur le terrain à partir d’une posture d’humilité malheureusement peu commune chez les esprits supérieurs.
Le changement radical n’est pas difficile parce que l’environnement extérieur est incompris ou invisible. Il est difficile lorsqu’il n’a pas de sens pour nous: il ne rentre pas dans notre modèle mental donc nous ne le considérons pas.
La question ne porte donc pas tant sur la nature des changements (big data, digital, intelligence artificielle, etc.) qui peuvent toujours être compris avec un effort suffisant, mais sur notre capacité à leur donner un sens.
Observé sur la longue durée, d’après ses faits et non ses dires, le politicien de la pensée qu’est l’intellectuel s’avère aussi acoustico-dépendant que le politicien tout court : il va là où le mot «porte», et peut le mieux réverbérer sur les «gens qui comptent».
L’intellectuel est d’abord l’homme de l’efficacité, l’intelligence passe après (elle n’est pas définitoire, en dépit des apparences)
La fonction principale de notre cerveau, observait Laborit (1976), n’est pas de penser mais d’agir et de rechercher la stabilité interne de son organisation. Le paradoxe du cerveau concernant l’apprentissage, compris comme une transformation structurelle, c’est qu’il recherche cette stabilité alors même qu’il est la condition de l’émergence du nouveau grâce à sa plasticité (Varela). Il s’agit bien, pour a-prendre, de résister à la fixité…, d’accepter de perdre, de réviser ses croyances, ses routines. Cet équilibre entre la stabilité et l’instabilité est bien la marque de l’apprenance. C’est la posture de l’équilibre instable, qui est la condition de l’engagement dans le développement de soi.
Toute interprétation ou observation de la réalité l’est par nécessité. En l’occurrence, le problème réside dans le fait que l’homme est un animal moral abandonné dans un monde amoral, condamné à une existence finie et sans autre signification que de perpétuer le cycle naturel de l’espèce. Il est impossible de survivre dans un état prolongé de réalité, au moins pour un être humain. Nous passons une bonne part de notre vie à rêver, surtout quand nous sommes éveillés. Je vous l’ai dit : simple biologie
La Chowbar Society s’est donné deux buts entièrement positifs : nous aider mutuellement et aider les autres ; partager nos connaissances pour construire un avenir meilleur.
La Chowbar Society s’est donné deux buts entièrement positifs : nous aider mutuellement et aider les autres ; partager nos connaissances pour construire un avenir meilleur.
Il faut être toujours ivre. Tout est là : c’est l’unique question. Pour ne pas sentir l’horrible fardeau du Temps qui brise vos épaules et vous penche vers la terre, il faut vous enivrer sans trêve.
Mais de quoi ? De vin, de poésie ou de vertu, à votre guise. Mais enivrez-vous.
Et si quelquefois, sur les marches d’un palais, sur l’herbe verte d’un fossé, dans la solitude morne de votre chambre, vous vous réveillez, l’ivresse déjà diminuée ou disparue, demandez au vent, à la vague, à l’étoile, à l’oiseau, à l’horloge, à tout ce qui fuit, à tout ce qui gémit, à tout ce qui roule, à tout ce qui chante, à tout ce qui parle, demandez quelle heure il est ; et le vent, la vague, l’étoile, l’oiseau, l’horloge, vous répondront : « Il est l’heure de s’enivrer ! Pour n’être pas les esclaves martyrisés du Temps, enivrez-vous sans cesse ! De vin, de poésie ou de vertu, à votre guise. »
Il faut être toujours ivre. Tout est là : c’est l’unique question. Pour ne pas sentir l’horrible fardeau du Temps qui brise vos épaules et vous penche vers la terre, il faut vous enivrer sans trêve.
Mais de quoi ? De vin, de poésie ou de vertu, à votre guise. Mais enivrez-vous.
Et si quelquefois, sur les marches d’un palais, sur l’herbe verte d’un fossé, dans la solitude morne de votre chambre, vous vous réveillez, l’ivresse déjà diminuée ou disparue, demandez au vent, à la vague, à l’étoile, à l’oiseau, à l’horloge, à tout ce qui fuit, à tout ce qui gémit, à tout ce qui roule, à tout ce qui chante, à tout ce qui parle, demandez quelle heure il est ; et le vent, la vague, l’étoile, l’oiseau, l’horloge, vous répondront : « Il est l’heure de s’enivrer ! Pour n’être pas les esclaves martyrisés du Temps, enivrez-vous sans cesse ! De vin, de poésie ou de vertu, à votre guise. »
Les Américains ont un fort penchant inné pour les machines et les articles de luxe et ils ont tendance à rechercher l’excellence et la perfection de la technique, et même à transformer les machines, y compris les armes, en articles de luxe. Le général Patton, qui aimait arborer des pistolets à crosse d’ivoire, est typique de ce comportement. Cette inclination les conduit à manifester de manière rigide une passion confinant à la superstition à l’égard de la technique et des armes, et à toujours penser que c’est par ce moyen qu’ils trouveront le chemin de la victoire.
Elle les conduit aussi à toujours redouter que leur position dominante en matière d’armements ne soit ébranlée, et ils s’emploient continuellement à réduire cette inquiétude en fabriquant toujours plus d’armes nouvelles et complexes. Le résultat, c’est que lorsque les systèmes d’armes qui deviennent chaque jour plus lourds et plus complexes entrent en conflit avec les principes simples du combat réel, les Américains privilégient toujours les armes. Ils préféreraient considérer la guerre comme un marathon que de l’envisager comme une épreuve d’esprit, de courage, de sagesse et de stratégie. Ils pensent que la voie de la victoire leur sera toujours ouverte. Pareille confiance en soi leur a fait oublier une réalité simple : la guerre n’est pas tant une course, où rivalisent des techniques et des armes, qu’un terrain de jeu où la balle change continuellement de camp en raison de nombreux facteurs indéterminés. Porter des survêtements Adidas et des chaussures Nike ne garantit pas la victoire.
Les Américains ont un fort penchant inné pour les machines et les articles de luxe et ils ont tendance à rechercher l’excellence et la perfection de la technique, et même à transformer les machines, y compris les armes, en articles de luxe. Le général Patton, qui aimait arborer des pistolets à crosse d’ivoire, est typique de ce comportement. Cette inclination les conduit à manifester de manière rigide une passion confinant à la superstition à l’égard de la technique et des armes, et à toujours penser que c’est par ce moyen qu’ils trouveront le chemin de la victoire.
Elle les conduit aussi à toujours redouter que leur position dominante en matière d’armements ne soit ébranlée, et ils s’emploient continuellement à réduire cette inquiétude en fabriquant toujours plus d’armes nouvelles et complexes. Le résultat, c’est que lorsque les systèmes d’armes qui deviennent chaque jour plus lourds et plus complexes entrent en conflit avec les principes simples du combat réel, les Américains privilégient toujours les armes. Ils préféreraient considérer la guerre comme un marathon que de l’envisager comme une épreuve d’esprit, de courage, de sagesse et de stratégie. Ils pensent que la voie de la victoire leur sera toujours ouverte. Pareille confiance en soi leur a fait oublier une réalité simple : la guerre n’est pas tant une course, où rivalisent des techniques et des armes, qu’un terrain de jeu où la balle change continuellement de camp en raison de nombreux facteurs indéterminés. Porter des survêtements Adidas et des chaussures Nike ne garantit pas la victoire.
Les pensées d’un stratège devraient être dégagées des détails d’une opération et saisir les phénomènes les plus importants se produisant à domicile et dans la profondeur lointaine de l’ennemi ; ce n’est qu’en saisissant la nature de l’évolution de la vie des Etats hostiles dans son ensemble que le stratège peut être capable de lever au moins partiellement le voile du futur et assigner aux Fronts et aux armées leurs tâches avec une relative confiance.
Les pensées d’un stratège devraient être dégagées des détails d’une opération et saisir les phénomènes les plus importants se produisant à domicile et dans la profondeur lointaine de l’ennemi ; ce n’est qu’en saisissant la nature de l’évolution de la vie des Etats hostiles dans son ensemble que le stratège peut être capable de lever au moins partiellement le voile du futur et assigner aux Fronts et aux armées leurs tâches avec une relative confiance.
[…] la seule morale que l’on peut tirer de cette histoire, ou de n’importe quelle autre, est que, dans la vie réelle, et à la différence de la fiction, rien n’est ce qu’il paraît être.
[…] la seule morale que l’on peut tirer de cette histoire, ou de n’importe quelle autre, est que, dans la vie réelle, et à la différence de la fiction, rien n’est ce qu’il paraît être.
L’apprenance est en définitive la condition de l’engagement dans un processus d’individuation visant une liberté positive. lI s’agit bien de se confronter à l’inconnu et de prendre le risque de cheminer avec l’altérité ! .. On trouvera ainsi, sur le fronton du temple de Delphes, les clés de l’apprenance qui nous conduisent vers la sagesse: « Connais-toi toi-même et tu connaîtras l’Univers et les Dieux. »
L’apprenance est en définitive la condition de l’engagement dans un processus d’individuation visant une liberté positive. lI s’agit bien de se confronter à l’inconnu et de prendre le risque de cheminer avec l’altérité ! .. On trouvera ainsi, sur le fronton du temple de Delphes, les clés de l’apprenance qui nous conduisent vers la sagesse: « Connais-toi toi-même et tu connaîtras l’Univers et les Dieux. »
Toute interprétation ou observation de la réalité l’est par nécessité. En l’occurrence, le problème réside dans le fait que l’homme est un animal moral abandonné dans un monde amoral, condamné à une existence finie et sans autre signification que de perpétuer le cycle naturel de l’espèce. Il est impossible de survivre dans un état prolongé de réalité, au moins pour un être humain. Nous passons une bonne part de notre vie à rêver, surtout quand nous sommes éveillés. Je vous l’ai dit : simple biologie
Toute interprétation ou observation de la réalité l’est par nécessité. En l’occurrence, le problème réside dans le fait que l’homme est un animal moral abandonné dans un monde amoral, condamné à une existence finie et sans autre signification que de perpétuer le cycle naturel de l’espèce. Il est impossible de survivre dans un état prolongé de réalité, au moins pour un être humain. Nous passons une bonne part de notre vie à rêver, surtout quand nous sommes éveillés. Je vous l’ai dit : simple biologie
Les trains marchaient à l’aide de l’air comprimé, d’après un système William, préconisé par Jobard, célèbre ingénieur belge, qui florissait vers le milieu du dix-neuvième siècle.
Un tube vecteur, de vingt centimètres de diamètre et de deux millimètres d’épaisseur, régnait sur toute la longueur de la voie entre les deux rails ; il renfermait un disque en fer doux qui glissait à l’intérieur sous l’action de l’air comprimé à plusieurs atmosphères et débité par la Société des Catacombes de Paris. Ce disque, chassé avec une grande vitesse dans le tube, comme la balle dans la sarbacane, entraînait avec lui la première voiture du train.
Lorsqu’un convoi devait s’arrêter, un employé de la station tournait un robinet; l’air s’échappait, et le disque demeurait immobile. Le robinet refermé, l’air poussait, et le convoi reprenait sa marche immédiatement rapide.
Les trains marchaient à l’aide de l’air comprimé, d’après un système William, préconisé par Jobard, célèbre ingénieur belge, qui florissait vers le milieu du dix-neuvième siècle.
Un tube vecteur, de vingt centimètres de diamètre et de deux millimètres d’épaisseur, régnait sur toute la longueur de la voie entre les deux rails ; il renfermait un disque en fer doux qui glissait à l’intérieur sous l’action de l’air comprimé à plusieurs atmosphères et débité par la Société des Catacombes de Paris. Ce disque, chassé avec une grande vitesse dans le tube, comme la balle dans la sarbacane, entraînait avec lui la première voiture du train.
Lorsqu’un convoi devait s’arrêter, un employé de la station tournait un robinet; l’air s’échappait, et le disque demeurait immobile. Le robinet refermé, l’air poussait, et le convoi reprenait sa marche immédiatement rapide.
Ce déplacement de vingt-trois degrés vingt-huit minutes suffira pour que notre immeuble polaire reçoive une quantité de chaleur suffisant à fondre les glaces accumulées depuis des milliers de siècles !
Ce déplacement de vingt-trois degrés vingt-huit minutes suffira pour que notre immeuble polaire reçoive une quantité de chaleur suffisant à fondre les glaces accumulées depuis des milliers de siècles !
La seule chose que nous savons de l’avenir est qu’il sera différent du présent. Ce qui existe aujourd’hui changera. Ce à quoi l’avnir ressemblera est un débat pour les futuristes. La seule certitude est que le laps entre ici et là-bas sera fait de changements. Qui dit changement, dit transition. C’est léquation irrémédiablement prédictible.
changement + êtres humains = transition
Il n’exite aucun moyen d’y échapper. Mais vous pouvez la gérer. Si vous voulez vous en sortir en un seul morceau, vous devez l’accompagner.
La seule chose que nous savons de l’avenir est qu’il sera différent du présent. Ce qui existe aujourd’hui changera. Ce à quoi l’avnir ressemblera est un débat pour les futuristes. La seule certitude est que le laps entre ici et là-bas sera fait de changements. Qui dit changement, dit transition. C’est léquation irrémédiablement prédictible.
changement + êtres humains = transition
Il n’exite aucun moyen d’y échapper. Mais vous pouvez la gérer. Si vous voulez vous en sortir en un seul morceau, vous devez l’accompagner.
Puis, de tous côtés, c’étaient des machines de provenance américaine, portées aux dernières limites du progrès. À l’une on présentait un porc vivant, et il en sortait deux jambons, l’un d’York, l’autre de Westphalie !.. Celle-là dévorait un veau de trois ans et le reproduisait sous la double forme d’une blanquette fumante et d’une paire de bottines fraîchement cirées.
Puis, de tous côtés, c’étaient des machines de provenance américaine, portées aux dernières limites du progrès. À l’une on présentait un porc vivant, et il en sortait deux jambons, l’un d’York, l’autre de Westphalie !.. Celle-là dévorait un veau de trois ans et le reproduisait sous la double forme d’une blanquette fumante et d’une paire de bottines fraîchement cirées.
Télègue, voiture russe à quatre roues, quand elle part, et à deux roues, quand elle arrive.
Télègue, voiture russe à quatre roues, quand elle part, et à deux roues, quand elle arrive.
Chaque livre, chaque tome que tu vois a une âme. L’âme de celui qui l’a écrit et l’âme de ceux qui l’ont lu, ont vécu et ont rêvé avec lui. toutes les fois qu’un livre change de main, toutes les fois que quelqu’un parcourt ses pages, son esprit grandit et devient plus fort.
Chaque livre, chaque tome que tu vois a une âme. L’âme de celui qui l’a écrit et l’âme de ceux qui l’ont lu, ont vécu et ont rêvé avec lui. toutes les fois qu’un livre change de main, toutes les fois que quelqu’un parcourt ses pages, son esprit grandit et devient plus fort.
On voit que même une approche purement quantitative d’un problème n’en n’est pas nécessairement objective pour autant: on n’élimine pas la dimension subjective, on ne peut pas séparer les «faits» et l’identité de celui qui les choisit.
On voit que même une approche purement quantitative d’un problème n’en n’est pas nécessairement objective pour autant: on n’élimine pas la dimension subjective, on ne peut pas séparer les «faits» et l’identité de celui qui les choisit.
Cet insuccès prouvait-il que l’opération était impossible à réaliser, que les forces dont disposent les hommes ne seront jamais suffisantes pour amener une modification dans le mouvement diurne de la Terre, que jamais les territoires du pôle arctique ne pourront être déplacés en latitude pour être reportés au point où les banquises et les glaces seraient naturellement fondues par les rayons solaires ?
Cet insuccès prouvait-il que l’opération était impossible à réaliser, que les forces dont disposent les hommes ne seront jamais suffisantes pour amener une modification dans le mouvement diurne de la Terre, que jamais les territoires du pôle arctique ne pourront être déplacés en latitude pour être reportés au point où les banquises et les glaces seraient naturellement fondues par les rayons solaires ?
Nous ne pensons pas en termes de « choses », il n’existe aucune chose telle qu’une chose, il n’y a que des systèmes.
Nous ne pensons pas en termes de « choses », il n’existe aucune chose telle qu’une chose, il n’y a que des systèmes.
En bref, la technologie est en train de militariser les démocraties, à notre insu, sans que l’on soit capable de mesurer l’amplitude de la déflagration. Chaque citoyen devient la cible d’une menace multiforme, soldat passif, malgré lui, sans comprendre réellement en quoi il devient un maillon faible, le point de contact de l’ennemi, sa courroie de transmission intra-étatique. […]
Si les cerveaux sont les ultimes champs de bataille, si la démocratie, bastion des libertés, est désormais militarisées, si le vrai et le faux ne sont plus identifiables, indifféremment solubles dans la post-truth politics, si nous partons du principe, comme Hannah Arendt, que la démocratie ne peut fonctionner que si elle est construite sur une perception commune de la réalité, de faits vérifiables et discutables (au sens du débat démocratique), alors comment fait-on pour éviter la fragmentation du corps social en bulles alternatives, comme éviter l’écourlement civilisationnel des démocraties […] ?
En bref, la technologie est en train de militariser les démocraties, à notre insu, sans que l’on soit capable de mesurer l’amplitude de la déflagration. Chaque citoyen devient la cible d’une menace multiforme, soldat passif, malgré lui, sans comprendre réellement en quoi il devient un maillon faible, le point de contact de l’ennemi, sa courroie de transmission intra-étatique. […]
Si les cerveaux sont les ultimes champs de bataille, si la démocratie, bastion des libertés, est désormais militarisées, si le vrai et le faux ne sont plus identifiables, indifféremment solubles dans la post-truth politics, si nous partons du principe, comme Hannah Arendt, que la démocratie ne peut fonctionner que si elle est construite sur une perception commune de la réalité, de faits vérifiables et discutables (au sens du débat démocratique), alors comment fait-on pour éviter la fragmentation du corps social en bulles alternatives, comme éviter l’écourlement civilisationnel des démocraties […] ?
Il me semble que vous pourriez aller encore plus loin, en montrant, exemples à l’appui, comment nommer une maladie est la plus sûre façon de la faire apparaître.
Il me semble que vous pourriez aller encore plus loin, en montrant, exemples à l’appui, comment nommer une maladie est la plus sûre façon de la faire apparaître.
– Vous avez mauvaise mine, décréta-t-il.
– Une indigestion, répliquai-je.
– De quoi ?
– De réalité.
– Vous n’êtes pas le seul, trancha-t-il.
– Vous avez mauvaise mine, décréta-t-il.
– Une indigestion, répliquai-je.
– De quoi ?
– De réalité.
– Vous n’êtes pas le seul, trancha-t-il.
Quant à moi, dit le marin, que je perde mon nom si je boude à la besogne, et si vous le voulez bien, monsieur Smith, nous ferons de cette île une petite Amérique ! Nous y bâtirons des villes, nous y établirons des chemins de fer, nous y installerons des télégraphes, et un beau jour, quand elle sera bien transformée, bien aménagée, bien civilisée, nous irons l’offrir au gouvernement de l’Union ! Seulement, je demande une chose.
— Laquelle ? répondit le reporter.
— C’est de ne plus nous considérer comme des naufragés, mais bien comme des colons qui sont venus ici pour coloniser !
Quant à moi, dit le marin, que je perde mon nom si je boude à la besogne, et si vous le voulez bien, monsieur Smith, nous ferons de cette île une petite Amérique ! Nous y bâtirons des villes, nous y établirons des chemins de fer, nous y installerons des télégraphes, et un beau jour, quand elle sera bien transformée, bien aménagée, bien civilisée, nous irons l’offrir au gouvernement de l’Union ! Seulement, je demande une chose.
— Laquelle ? répondit le reporter.
— C’est de ne plus nous considérer comme des naufragés, mais bien comme des colons qui sont venus ici pour coloniser !
J’étais un gamin de seize ans qui ne savait rien, mais c’est précisément pour cette raison que j’étais plus adapté au monde nouveau que lui qui savait tout.
J’étais un gamin de seize ans qui ne savait rien, mais c’est précisément pour cette raison que j’étais plus adapté au monde nouveau que lui qui savait tout.
Dans mes romans, j’appuie mes prétendues inventions sur une base de faits réels. J’utilise pour leur mise en œuvre des méthodes et des matériaux qui n’outrepassent pas les limites du savoir-faire et des connaissances contemporaines.
Dans mes romans, j’appuie mes prétendues inventions sur une base de faits réels. J’utilise pour leur mise en œuvre des méthodes et des matériaux qui n’outrepassent pas les limites du savoir-faire et des connaissances contemporaines.
Si nous nous demandons quelle sorte d’intelligence correspond le plus au génie martial, l’expérience et l’investigation nous diront que c’est davantage celle qui scrute que celle qui crée, celle qui embrase plutôt que celle qui dissèque, que c’est davantage aux têtes froides qu’aux têtes chaudes que l’on confiera le salut de nos frères et de nos enfants, l’honneur et la sécurité de notre patrie.
Si nous nous demandons quelle sorte d’intelligence correspond le plus au génie martial, l’expérience et l’investigation nous diront que c’est davantage celle qui scrute que celle qui crée, celle qui embrase plutôt que celle qui dissèque, que c’est davantage aux têtes froides qu’aux têtes chaudes que l’on confiera le salut de nos frères et de nos enfants, l’honneur et la sécurité de notre patrie.
Notre environnement est composé de trois types de systèmes:
1. Ceux gouvernés par la prédiction
– la distribution d’événements est connue en théorie et a priori
– exemple: le lancer de dés
2. Ceux gouvernés par le risque
– la distribution d’événement est connue empiriquement donc a posteriori, en observant les tirages au cours du temps
– exemple: vol de voitures
3. Ceux gouvernés par l’incertitude
– la nature des événements n’est pas connue a priori et leur distribution ne peut donc pas l’être
– exemple: marché émergent, révolution, tout événement inédit
(expliquant la théorie de Frank Knight dans «Risk, Uncertainty and Profit» – 1921)
Notre environnement est composé de trois types de systèmes:
1. Ceux gouvernés par la prédiction
– la distribution d’événements est connue en théorie et a priori
– exemple: le lancer de dés
2. Ceux gouvernés par le risque
– la distribution d’événement est connue empiriquement donc a posteriori, en observant les tirages au cours du temps
– exemple: vol de voitures
3. Ceux gouvernés par l’incertitude
– la nature des événements n’est pas connue a priori et leur distribution ne peut donc pas l’être
– exemple: marché émergent, révolution, tout événement inédit
(expliquant la théorie de Frank Knight dans «Risk, Uncertainty and Profit» – 1921)
Le progrès technique a beau être aléatoire, inégalement distribué (selon les latitudes), irrégulier (bifurcations soudaines ou arrêts prolongés), et parfois effrayant (Hiroshima et Tchernobyl), il n’en reste pas moins que la dynamique évolutive du monde technique est une réalité. en prendre acte n’implique aucun parti pris « évolutionniste » (qui fait de tout stade de développement postérieur un stade supérieur au précédent) ; ni d’ailleurs, anti-évolutionniste (soit la même mythologie inversée), pour lequel l’antérieur est ipso facto supérieur – la « course au progrès » se traduisant ici par « course à la catastrophe », écologique, spirituelle, ou les deux. La croissance de nos capacités machiniques est mesurable, en termes de rendement, volume, longévité, vitesse, etc. Autre chose est l’évaluation qualitative de ces gains quantitatifs.
On peut fort bien préférer, pour soi-même, la marche à pied au vol en Concorde, si on se fait une autre idée du temps, de la nature et de la liberté que les hommes d’affaires pressés. Mais c’est là une autre question, éthique (pourquoi faire, ces progrès ?), qui ne saurait empiéter sur la première, physique (comment ça marche, ces avancées ?). La meilleure réponse au positivisme (l’escamotage du sens au nom des faits) ne nous semble pas être l’exorcisme (la disqualification des faits au nom du sens).
Le progrès technique a beau être aléatoire, inégalement distribué (selon les latitudes), irrégulier (bifurcations soudaines ou arrêts prolongés), et parfois effrayant (Hiroshima et Tchernobyl), il n’en reste pas moins que la dynamique évolutive du monde technique est une réalité. en prendre acte n’implique aucun parti pris « évolutionniste » (qui fait de tout stade de développement postérieur un stade supérieur au précédent) ; ni d’ailleurs, anti-évolutionniste (soit la même mythologie inversée), pour lequel l’antérieur est ipso facto supérieur – la « course au progrès » se traduisant ici par « course à la catastrophe », écologique, spirituelle, ou les deux. La croissance de nos capacités machiniques est mesurable, en termes de rendement, volume, longévité, vitesse, etc. Autre chose est l’évaluation qualitative de ces gains quantitatifs.
On peut fort bien préférer, pour soi-même, la marche à pied au vol en Concorde, si on se fait une autre idée du temps, de la nature et de la liberté que les hommes d’affaires pressés. Mais c’est là une autre question, éthique (pourquoi faire, ces progrès ?), qui ne saurait empiéter sur la première, physique (comment ça marche, ces avancées ?). La meilleure réponse au positivisme (l’escamotage du sens au nom des faits) ne nous semble pas être l’exorcisme (la disqualification des faits au nom du sens).