Ce recours au merveilleux est en outre un moyen efficace d’évoquer des menaces plus ou moins lisibles et les moyens de s’en défendre. Il s’appuie à cet effet sur des analogies qui rendent les concepts techniques plus compréhensibles. Un « cheval de Troie » évoque immédiatement l’idée d’un objet semblant inoffensif, mais qui se révèle menaçant. Les entités mythologiques ou folkloriques, comme les « trolls » ou les « centaures », cont visuellement et conceptuellement marquantes ; on s’attend à ce que les trolls numériques sèment la discorde, comme les trolls des récits légendaires provoquaient des conflits. Employer le mot « bug » pour un défaut, un aléa ou une erreur informatique attribue une sorte d’intention malveillante à un problème technique. Mentionner la présence de virus et de vers, avec leur connotation parasitaire et leur capacité à provoquer des fléaux, a une certaine efficacité langagière pour faire comprendre les menaces cachées et les dangers potentiels des systèmes informatiques. Ces termes viennent au fond rencorcer l’idée que les machines, tout comme les territoires inconnus des contes et légendes fabuleuses, peuvent contenir des périls insoupçonnés.

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