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Image réalisée par Luc Legay

Éphémème

Pratique massive et éphémère sur les réseaux.
17 juin 2025
2 mins de lecture

Étymologie

Du grec ancien φήμερος (ephêmeros, qui ne dure qu’un jour) et du concept de mème.

L’éphémème désigne un phénomène viral sur les réseaux sociaux caractérisé par sa propagation fulgurante et sa disparition tout aussi rapide.

Tel un feu de paille numérique, il embrase l’attention pendant un temps court avant de sombrer dans l’oubli.

Des exemples emblématiques

Les starters-packs ont déferlé sur les réseaux. Des collages résument une personnalité en quelques objets. Le starter-pack du hipster parisien affiche un tote bag en toile et des lunettes rondes. Celui de l’étudiant aligne cahiers Clairefontaine, surligneurs et thermos de café. La formule séduit par sa simplicité : chacun peut créer son starter-pack en quelques minutes.

Le « Ice bucket Challenge » a mobilisé célébrités et anonymes autour de la lutte contre la sclérose latérale amyotrophique. Le «mannequin Challenge » a figé des groupes dans des poses statufiées. Le « 10 year Challenge » a invité à comparer deux photos séparées d’une décennie.

Une éphémème naît de manière spontanée sur une plateforme. Il déclenche un effet boule de neige algorithmique qui fait place à l’embrasement. Cette viralité explosive peut générer des millions de vues en quelques heures. L’extinction du phénomène est souvent aussi rapide.

L’éphémème nourrit la soif insatiable de nouveauté dans un monde où l’attention est devenue la monnaie d’échange. La pression sociale d’être dans le courant numérique se mêle au besoin de validation instantanée. Créer une éphémème procure un sentiment d’appartenance temporaire à une communauté mondiale. Cette illusion s’évapore avec le phénomène lui-même.

 

un sentiment d’appartenance temporaire à une communauté mondiale

Les plateformes sont les premières bénéficiaires des éphémèmes. En les diffusant, elles récoltent engagement et temps d’écran.

Cette économie a ses coûts cachés : la pollution informationnelle qui noie les contenus de qualité, et la dévalorisation systématique du contenu durable au profit de l’instantané.

L’éphémème est comparable aux collections de la fast-fashion. C’est le reflet d’une société qui zappe, qui consomme et qui oublie à haute fréquence. Il révèle notre rapport transformé au temps et à la mémoire collective, où la vitesse de renouvellement prime sur la profondeur de l’expérience.

Dans cette course perpétuelle vers la nouveauté, l’éphémème devient le symptôme d’une culture de l’instantané qui interroge notre capacité à créer du sens durable.

 
la vitesse de renouvellement prime sur la profondeur de l’expérience

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