L’actuelle guerre cognitive, dite à bas bruit [1] par les hautes instances de défense militaires internationales, a pour «effet final (…) de modifier ou d’altérer le schéma de raisonnement et de réflexion d’un ou plusieurs individus …/…afin d’imposer sa volonté à un ennemi identifié …/… (pour) faire faillir l’adversaire, l’amener à douter de ses propres chances de victoire, attaquer les machines et surtout les hommes afin de perturber leur système de raisonnement et leurs convictions, notamment en distillant la peur» selon La Revue d’Histoire Militaire [2] française. « Il faut essayer d’agir en amont…/… Nous en sommes encore aux balbutiements de l’identification des armes, et donc de la lutte contre cette nouvelle forme de guerre” [3] constate Bernard Claverie, l’un des experts européens auprès de l’OTAN.
La forme conditionne le fond, les mots font culture et cognition.
Contre le logocentrisme » je pense donc je suis, au début était le Verbe,etc. » en tant que géographe culturelle, j’identifie ici l’une des armes vitale a toute guerre : le transport.
Ici, les mots et les images sont la logistique stratégique.
Ils véhiculent l’action dans l’impalpable théâtre des opérations – notre cerveau.
Leur ontologie et cosmogonie en sont l’essence, combustible de notre cognition individuelle, moteur de notre narrative collective.
Cependant, en amont, leur réalité terrestre ( combustion, minerais, câbles, etc.) est « bassement » matérielle, et « hautement » géostratégique.
Cela s’affronte avec nos nécessités vitales humaines : c’est Nous ou Eux, les maux ? Pour pacifier ce temps de crise du Climat social et climat terrestre, j’applique la sémantique à l’écostratégie. »
J’interroge le sens des mots et en particulier leur poids, leur force et leurs usages, méthode de création de sens, des ingénieurs informatiques es-algoritme. Plus une échelle cartographique, le temps long de la planète et l’espace de la vie. Ici, deux mots matriciels : énergie et pensée.
Hors des tranchées et des bunkers cognitifs, existent des perspectives créatives, de multiples méthodes [4], (h)auteurs, racines, puits et des gens, sereins, ou pas. À l’interstice géo-artistique des disciplines prospectives, voici un essai aux dimensions poétiques, en ognosie. Pas un pavé, mais un galet rond à jeter en ricochets dans la mare, s’il vous plaît.
Pourquoi Livre Vague ? Pour la forme ET le fond, sémantique appliquée.
Les vagues rouges de l’ordinateur soulignent les mots inconnus. Dans mes langues maternelles, les “bits de pensée informatiques” signalent qu’ils n’ont pas cela dans leur stock sémantique. Hors du bataillon du sens commun, à rajouter au dictionnaire. Donc, du nouveau, à priori.
Et puis Petit Livre chatouille l’oreille de tout auteur jaloux du rouge succès livresque de Mao. Mais ce n’est pas le sujet.
Les vagues, formes impermanentes, liquides, porteuses de milliards de marées en conjonctions lunaires, relents cosmiques, matrice-motrice liquide de la vie terrestre. Du o au a, le sens change, marée m-o/a-trice.
En vagues noires, puantes, vomies du fond des âges via des navires tankers, elles sont le tombeau visqueux des vivants à plumes, à branchies ou à algues. Éternellement mortelles me donnent la chair de poule (un relent d’ADN primitif ?) et me dégoutte de larmes salées, rejoint l’océan et aspire au pacifique.
« Vaguement » antidote cartésien, antinomique du “certain” après lequel court tout scientifique “qui se respecte”. Car « le certain » se grave dans le marbre, dépasse le temps et l’espace et orne moult tombes dans les cimetières, perpétuent en colonnes des temples cognitifs pourtant en ruines depuis des lustres. Ainsi, j’avance, j’ose en bulles (bulldozer ?), joue des mots en goguette, une analyse non point carrée, mais en spirales et ricochets. En déductions, illogiques harmonies absolument. Une lutte contre le logos de notre époque sur-réaliste càd en réalité augmentée.
Changeons de vitesse et véhicule.
Faisons alliance scientifique et geste artistique. En mode Ognosie : un nouveau terme, une technique d’écriture proposée par la Prix Nobel de littérature 2022, Olga Tokarczuk, à adopter dans notre monde marqué par la multiplicité et la « multiorganismicité » [5].
Restons vagues, alors ; cependant, claire, puis vapeur, portons la pluie au ciel ou la tourmente salée, ouragans ou douces brumes, dimension matricielle réelle des vagues d’eau.
Alors, 1000 mots, jetés dans la mare provoquent-t-ils remous ou mare-moto (en espagnol) ?
C’est, en spirales, une tentative pour ré-oxygéner la pensée.
Le moteur à bits, un deux-temps 0-1-0-1-0, carbonisé des tréfonds, ne tourne pas rond.
Il ronronne WEIRD [6]. J’observe depuis mon poste-frontière bilingue, la moderne Babel interculturelle. Langages partitionnés par LLA en sinus de dingues extrémistes, aux algorithmes suggestifs, où le MADDNESS Halutmatmul [7], multiplie la matrice sans multiplier. Prestidigitation de haut vol, incantations bizarres.
Humains aux pieds en forme de voiture, collés au bitume, la tête en GPS penchée sur un pâle écran. Égaré le temps long, perdu de vue l’horizon de lendemains qui chantent. Écrans de fumées, peurs carbonisées, néo-grotte de Platon illuminée en millions d’écrans synthétiques, vrai boule à facettes, stroboscope d’une économie Pythie, au psychopouvoir nié pour ce qu’il est : un artifice d’intelligence. Je propose de « décarboniser » la pensée, un peu.
Source : Université de Madrid Complutense
Base 1. Décarbonation de la pensée
Allez Hop ! Accrochez les wagons, ça fait des vagues de mots et de concepts (soulignés (rouges) par le machin ici). Celui qui attrape le pompon gagne un tour gratuit. Ici Vavavoum !
1-1 Guillemets et épistémicides
1-1-1-Citation « « Penser » entre guillemets …/… Si toutefois nous nous limitons à ‘penser’ verbalement, nous retombons dans nos vieilles ornières linguistiques des générations antérieures, lesquelles ont été formées socio-culturellement et canalisées neurologiquement dans les formes de représentation héritées du passé. Dans de telles conditions, nous sommes inaptes ou inadaptés pour voir le monde intérieur ou extérieur d’un œil neuf et, de ce fait, nous freinons les activités scientifiques et les autres activités créatrices. » (p 20) et « Pour progresser à nouveau, l’homme doit se refaire lui-même. Et il ne peut se refaire lui-même sans souffrir. Car il est à la fois le marbre et le sculpteur (Dr.Alexis Carrel20 6, p. 274) » » [8]
1-1-2- Énergie et chaînes de valeurs combustibles européennes. Le tour de passe-passe anti-humain, colonisation de la pensée.
La manipulation sémantique du mot énergie est un profond épistémicide moderne [9].
Énergie est associée aux mots « électricité, combustion, combustible, pétrole, renouvelable, éoliennes, transition, GES »par exemple, occultant ses racines profondes 1- « force en action » (energeia grec) et 2-l’impossible « transition énergétique » matérielle soulignée par J-B Fressoz [10].
Or, Énergie est essentiellement la vie en mutation permanente, où la Nature est « aimable, vénérable, sacrée » ; favorise la vie, plutôt que la « consomme » (étymologie consommation = CONSUMER = destruction). Ce n’est pas une ex-croissance virtuelle exponentielle (« durable ») insoutenable, explosif ! dans une Bulle d’oxygène liquide, chauffée en bouillons de monoculture carbonisée.
À notre portée immédiate, EN nous, « de Nature Humaine » la vie est fertile même dans sa décomposition. Tout retourne à la terre, humanité d’humus fertile, sinon neuro-intoxiquée par une alimentation pestiférée (biocide chimique de chaîne pétrolimortifère).
C’est, en fait, résonance, selon Rosa [11], vibration, empathique, bouge corps, cœurs, muscles en émotions (é: dehors, motion: bouger). Diapason intérieur, liquide, aérien, spirale mouvante, infiniment riche, perpétuelle, hautement renouvelable, à la mesure (géographique) du Corps Humain (civilisation globale et corps de chacun), cycle éphémère ET infini de la vie qui nous englobe (cf.Gandhi pour la non-violence), et terriblement révolutionnaire.
L’énergie disperse la vie, nous, à force d’impermanences ; se cristallise en spirales de grains de lumière dans l’ADN [12], synonymes de biodiversité culturelle humaine ou pollinisation non-humaine.
Au cœur de la problématique, la carbonisation.
Mais « immobilisée ou capitalisable » (concepts économiques basiques) ; « sédimentée » (béton, chimie, écriture, fibre, etc.), l’énergie carbone s’empile en Sociétés aux valeurs Anonymes, irresponsables, inhumaines (SARL).
Consommant et née de combustibles toxiques zombies, extraits de liquides pourris des entrailles de la terre (L’Oeil était dans le tombe et regardait Cahin ? La m.rde) ça pue, colle, fleurit pas, DU TOUT, devient stérile, polluent éternellement (PFAS), etc. Aussi réseaux informatiques « Zombies » «…/…automatisés qui utilisent l’intelligence artificielle pour créer et diffuser la désinformation» [13]. Frères de matrice synthétique, énergie, savoir et pouvoir matériels carbonés sont belliqueux.
Serait-ce, en amont, une source de pollution unique, au cœur de la problématique ?
Faut-il décarboniser la pensée ? Oui, comme l’économie. Car c’est le résultat de notre perception organique du monde, base de notre cognition, in fine, moteur et motivation de nos actions, notre être au monde. Procédons à l’analyse du cycle de vie des mots. Détectons les champs de mine sémantiques et ontologiques du monde virtuel, son métabolisme de fond : la « chaînes de valeurs » organique. Est-ce mortifère ou fertile, pollinisateur?
Plouf ! Un vague caillou qui, j’espère, éclabousse en spirales et volutes: d’eau et de lumière, et non de pétrole. Danse du système solaire mathématiquement et géographiquement parlant dans le cosmos, reflets d’ADN, de pensées et d’univers vivants. Relents d’atroces guerres, réelles, ou à bas bruit, non.
Références
- François du Cluzel, auteur d’un rapport de l’OTAN sur le sujet. « Il s’agit d’affaiblir un adversaire sans engager formellement le combat. C’est une guerre à bas bruit ».
- La Revue d’Histoire militaire. « L’attaque des cerveaux : qu’est-ce que la guerre cognitive ? »
- Claverie B. 2025, « La guerre cognitive : le nouveau champ de bataille qui exploite nos cerveaux », interview de Anne Orliac in revue Polytechnique Insights, Paris, en ligne
- Pour Gaston Bachelard «l’homme « imagine d’abord et voit ensuite » et ses psychanalyses du rêve et de l’action.
- Words without border, anti Babel !
- En anglais bizarre, et acronyme Western Educated Industrialized Rich Democrat, manipulation épistémicide d’études sociologique dominantes.
- https://arxiv.org/pdf/2106.10860 et https://github.com/joennlae/halutmatmul
- Korzybski A. « Une carte n’est pas le territoire » sur archive.org « Science and Sanity » 1933.
- Boaventura de Sousa, 1994 « Santos Pela Mão de Alice: O Social e o Político na Pós-Modernidade » Porto: frontamento
- Fressoz J-B., 2024 « Sans transition Une nouvelle histoire de l’énergie » Seuil Paris
- Hartmut Rosa vidéo: Social Acceleration, Alienation, and Resonance, University of Helsinki 2021
- Monjo, R.; Rodríguez-Abella, A.; Campoamor-Stursberg, R. (2024): From colored gravity to electromagnetism. General Relativity and Gravitation, DOI: https://doi.org/10.1007/s10714-024-03307-8 https://www.ucm.es/nueva-teoria-espacio-tiempo-estructura-adn
et Autti, Samuli & Heikkinen, Petri & Nissinen, J. & Mäkinen, J. & Volovik, Grigory & Zavyalov, V. & Eltsov, V.. (2022). Nonlinear two-level dynamics of quantum time crystals. Nature Communications. 13. 3090. 10.1038/s41467-022-30783-w. - Nikoula D., Mc Mahon D. 2024 « Guerre cognitive : conquérir les coeurs et les esprits » Page 18 note 3, Laboratoire sur l’intégrité de l’information, Université d’Ottawa,
Et vous, qu’en pensez-vous ?
N’hésitez pas à :
1. partager votre avis ?
2. nous laisser un petit mot ?
3. rédiger un billet ?