
Q098 | Qu’est-ce qu’une information minimale ou un atome d’information ?
Un atome d’information est une quantité minimale de contenu permettant de matérialiser une information. Ce concept, imaginé par M. Alain Vaucher dont j’ai eu la

Q078 | Un cycle de conférences? Pour quoi faire ?
Une conférence c’est bien, plusieurs c’est mieux! Le but d’une conférence dans le contexte présenté ici est avant tout le partage d’informations et d’expériences par

Q277 | Anticipation : leçons d’une agression
Ce billet est un peu spécial, je vous l’annonce directement, car il a certainement pour but d’évacuer le vécu. Nous parlons beaucoup de cygnes noirs

Q144 | Est-il déjà possible, en utilisant chatGPT-3, de parler de créativité assistée pour la génération de scénarios ?
La créativité est une compétence qui a peu de chances d’être mise à mal par les logiciels. Cependant, être créatif demande un certain effort et

Q230 | Les quatre prismes de l’anticipation : pourquoi vous devriez varier vos approches ?
Au cours de notre étude, nous nous sommes rendus compte que la plupart des organisations avaient, de par leur culture, leur secteur d’activité ou les
Quand l’indicateur remplace le projet, et que les seuls indicateurs de performance financiers tiennent lieu de vision, il n’est plus là question de projet commun, mais d’asservissement du plus grand nombre au service de quelques-uns.
[…] il n’y a pas d’autre point, premier et ultime, de résistance au pouvoir politique que dans le rapport de soi à soi.
Le système logosyllabique chinois (notation holiste et non atomiste) est le même qu’il y a trente-cinq siècles. Là est la vraie muraille de Chine, face au monde occidental et son alphabet latin. C’est très précisément sa fonction : maintenir une identité collective distincte (quitte à freiner la modernisation).
Le grand dilemme qui a structuré la politique au XXe siècle est le rapport entre l’État et le marché : quelle part de notre vie et de fonctionnement de notre société doit être sous le contrôle de l’État et quelle part doit être laissée au marché et à la société civile ? Au XXIe siècle, le clivage décisif devient celui entre l’humain et la machine.
Dans quelle mesure nos vies doivent-elles être soumises à de puissants systèmes numériques – et à quelles conditions ? En fin de compte, les individus et les sociétés devront décider quels aspects de la vie réserver à l’intelligence humaine et quels aspects confier à l’IA ou à la collaboration entre l’homme et l’IA.
Et chaque fois qu’ils choisiront de privilégier l’humaine, là où une IA aurait pu garantir des résultats plus efficaces, il y aura un prix à payer.
À ces approches technocritiques, la Silicon Valley oppose souvent ce cliché qu’il convient de fusiller sans sommation et à bout portant. Il s’énonce ainsi: la technologie est neutre, son impact ne dépend au fond que du bon ou mauvais usage qu’on en fait.
C’est une idée courte, et même une idée stupide, quadruplement stupide. Il n’est jamais inutile de redire pourquoi:
1. Parce que la technique porte en elle une valeur latente : l’efficacité. Autrement formulé: la possibilité d’agir sur nos environnements de façon forte. Toute machine prédétermine l’utilisateur à faire de l’efficacité la valeur de son action, avant tout choix de sa part. […]
2. Parce qu’en amont, l’innovation technologique dépend de la Recherche qui dépend elle-même des crédits de recherche ou du capital-risque investi, et donc déjà d’une forte présélection des découvertes, produits et services et qu’on juge a priori « utiles » à développer car lucratifs. La machine reste donc toujours « sociale avant d’être technique » (Deleuze), c’est-à-dire qu’elle présuppose en univers capitaliste, pour être finalement fabriquée, une attente du marché et une rentabilité. […]
3. Parce qu’en aval, une technologie induit un multitude d’effets, souvent difficiles à anticiper : elle réinvente des pratiques et reformate des comportements, elle enfante parfois une culture entière (le jeu massivement multijoueur, les danses internet, les animatiques) juste par les interactions nouvelles qu’elle offre. S’en servir, c’est déjà transformer ses rapports à soi et ses relations aux autres, se ménager de nouvelles prises et consentir à de futures emprises en mutilant d’anciennes capacités qu’on sous-traite à l’appli. […]
4. Enfin parce que toute technologie porte en elle un nouveau rapport au monde. […] La machine situe notre liberté et notre liberté s’exerce face à elle, en elle. Nous sommes libres de nos usages de la machine, libres même de ne pas l’utiliser, parfois. Mais c’est une liberté en situation, déjà située, un libre-arbitre qui s’exerce à l’intérieur d’un monde transformé et repotentialisé par la machine où il devient impossible de se comporter comme si elle n’existait pas.

Q222 | Quelles stratégies dans les organisations pour anticiper et agir pour demain ?
Après dix ans d’activité, il nous a semblé essentiel de faire un bilan et d’élargir la réflexion. À cette occasion, l’étude « Anticipaction » a

Q221 | Le sens du possible, un portail vers de nouveaux mondes
Nous pouvons envisager le futur, ou les futurs, de deux manières différentes. Soit nous utilisons notre sens de la réalité pour regarder le futur à
L’homme commet souvent dix nouvelles erreurs pour en dissimuler une, pour résoudre une seule difficulté, il n’hésite pas à en créer dix nouvelles.
Je ne critique pas la technologie qu’on nous offre parce qu’elle serait inerte ou stupide, non responsive ou robotisante. Je la critique parce qu’elle nous dévitalise en nous donnant l’illusion de faire plus de choses… qu’on fait pourtant moins bien. Je la critique parce que j’ai la conviction que ce qui a forgé la noblesse de notre humanité a tenu à cette confrontation constante (que nous n’avions jamais esquivée jusqu’à peu) avec l’altérité : l’altérité du minéral et des formes de vie, si multiples, celle de l’étranger qu’on apprivoise et du phénomène inconnu qu’on va finir par décrypter, l’altérité radicale de la mort, du dehors, et de l’incompréhensible.
Pour Sapiens, l’espace fertile n’est ni l’intérieur, ni l’extérieur : il est cette lisière tremblée où l’on s’élève en se confrontant à ce qui n’est pas nous et que j’aime à appeler : l’altérieur. L’altérieur est la ligne de touche de la science-friction. Il est l’hétérotopie native, le lieu où, si l’on écrit de l’imaginaire, il faut aller porter ses personnages pour les mettre au monde ; le lieu où, si l’on prétend vivre une vie qui mérite d’être vécue, alros il s’agit d’oser bivouaquer. Aux antipodes, notre modernité technique est l’empire de l’identique. Home est son biotope. Elle a fermé la porte et allumé les lumières. Elle a mis sous nos fesses des sofas et sous nos narines, à sniffer, la poudre blanche de la digitaline. Tout est contenu et appli, tout somme réplique et copie, du pareil au mime, et puis du mime au même, et puis du même au mème.
Il y a des phases dans l’histoire où les techniques défensives progressent plus vite que les techniques offensives. Ce sont des périodes où les guerres deviennent plus rares parce que le coût de l’attaque est plus élevé que celui de la défense. À d’autres moments, ce sont surtout les technologies offensives qui se développement. Ce sont des époques sanglantes où les guerres se multiplient, car attaquer coûte beaucoup moins cher que se défendre.
