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Image réalisée par Luc Legay

Dermascope

Tatouage qui identifie et analyse les paramètres corporels.
16 mai 2025
2 mins de lecture
Étymologie

Dermascope : du grec derma (peau) + scopium (observer)

Le dermascope est un tatouage constitué d’encres intelligentes et de nanocapteurs qui surveille les paramètres biologiques : glycémie, hydratation, rythme cardiaque, taux d’oxygène… Relié à des applications mobiles ou à des systèmes médicaux, il effectue un suivi continu et transforme la peau en interface de surveillance de santé.

 

Fonctionnement

Les motifs tatoués changent de couleur, de forme ou d’intensité en fonction des paramètres détectés.

Exemples:

  • Un motif floral s’efface temporairement si le niveau d’hydratation du corps chute ;
  • Une forme géométrique change de couleur selon le taux de sucre dans le sang ;
  • Un cercle s’assombrit lorsque le taux d’oxygène diminue ;
  • Des motifs abstraits deviennent concrets en présence d’inflammation ;

 

Les atouts

  • Surveillance continue et non invasive des paramètres vitaux
  • Détection précoce d’anomalies physiologiques
  • Réduction des hospitalisations pour les maladies chroniques
  • Autonomisation des patients dans la gestion de leur santé
  • Envoi d’alertes pour la prise des médicaments

Nouvel usage

Les dermascopes marquent un tournant dans notre relation au corps : nous ne cherchons plus seulement à décorer notre peau, mais à la rendre parlante.

Le corps devient média, interface et narrateur de sa propre histoire biologique. La peau devient la narratrice de notre santé. Elle rend visibles nos états internes.

Cette technologie fait converger l’obsession contemporaine pour la quantification de soi et l’art millénaire du tatouage. Elle crée une nouvelle forme d’expression corporelle qui est à la fois esthétique et fonctionnelle.

Si les tatouages traditionnels mettent en scène, des histoires personnelles, des souvenirs ou des croyances, les dermascopes racontent la biologie en temps réel. Nous passons de l’art commémoratif à l’art diagnostique, du symbolique au littéral.

 

nous ne cherchons plus seulement à décorer notre peau, mais à la rendre parlante.

 

Pour certains, cette technologie renforce l’hypocondrie et l’anxiété liée à la santé. Pour d’autres, elle réconcilie avec le corps en le rendant plus lisible et prévisible. D’autres encore pensent qu’elle crée une nouvelle forme de discrimination : l’absence de ces technologies peut être perçue comme une négligence de sa propre santé.

Le dermascope pose des questions sur notre rapport à la technologie et au corps :

  • Que peut nous apporter le brouillage des frontières médicalisation et expression personnelle et surveillance et soin de soi ?
  • Jusqu’où sommes-nous prêts à transformer notre corps en tableau de bord biologique ?
  • Comment préserver l’intimité dans un monde où nos états internes deviennent visibles ?
  • Ces technologies créeront-elles de nouvelles inégalités entre ceux qui peuvent se les offrir et les autres ?
Tatouage en graphène. Source : ©DR - Florence Santrot

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