Étymologie
zéro du latin zephirum vide et phorie du grec phoria signifiant porter.
La zérophorie consiste à se priver délibérément de toute source de gratification immédiate : réseaux sociaux, fast-food, achats compulsifs, divertissements en streaming… L’objectif de ce minimalisme hédonique est de réinitialiser les circuits neuronaux de la récompense pour mieux apprécier apprécier les vrais plaisirs. On sort de la spirale de la surconsommation sensorielle pour apprécier le silence, l’attente, la lenteur.
La zérophorie s’appuie sur des études scientifiques.Notre cerveau n’est pas fait pour gérer un environnement saturé de stimulations constantes et instantanées.
Face à cette surcharge, les récepteurs de la dopamine finissent par se désensibiliser. Des stimulations toujours plus intenses deviennent nécessaires pour ressentir la même satisfaction.
La zérophorie vise à briser ce cycle en imposant une période de jachère permettant aux circuits cérébraux de retrouver leur sensibilité d’origine.
Notre cerveau n’est pas fait pour gérer un environnement saturé de stimulations constantes et instantanées
Comme toutes les tendances nées dans les cercles technophiles de la Silicon Valley, la zérophorie est devenue une industrie lucrative. Elle a ses coachs, ses applications de suivi, ses retraites coûteuses et ses influenceurs partageant leur expérience de déconnexion aux plaisirs … sur les réseaux sociaux.
Limites et risques
La zérophorie n’est pas sans limites ni risques. L’abstinence radicale de tout plaisir immédiat peut conduire à des effets rebond : frustration intense, anxiété, voire obsession du contrôle de l’absence de plaisir. Les experts mettent en garde contre une vision caricaturale ou punitive de la démarche, qui risque de créer une nouvelle source de stress et de culpabilité.
Pour eux la dopamine est le moteur de la motivation, de la curiosité et du désir de vivre. Un monde sans plaisir n’est pas plus sain, mais juste plus terne.
Malgré ces réserves, la zérophorie a ses atouts. Elle invite à la découverte d’une sobriété joyeuse, où le plaisir n’est plus un réflexe compulsif, mais un choix délibéré, attendu, savouré. On peut la considérer non comme un rejet du plaisir, mais une tentative de lui rendre sa juste place.
le plaisir n’est plus un réflexe compulsif, mais un choix délibéré, attendu, savouré.