Q099 | Pourquoi saisir l’opportunité de réaliser un diagnostic de veille ?

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Décider de la création d’une activité de prospective ne se prend pas (normalement) sur un coup de tête. Il s’agit du déclenchement d’un processus stratégique pouvant avoir des conséquences importantes sur l’entité en question. En cette période d’incertitude globalisée, il apparaît opportun de se faire une image instantanée fidèle de l’entité dans laquelle nous opérons aujourd’hui (processus, produits, marchés, etc), afin de déterminer si celle-ci a les armes nécessaires pour affronter la situation, incertaine et/ou inconnue, qui se présentera dans un proche futur.  

Il est légitime de se poser ici la question de comment mieux se connaître et déterminer si l’on est prêt à affronter une situation peut être réalisé si l’on n’est pas en mesure de décrire la situation dans laquelle on se trouvera? 

Il ne s’agit pas d’un paradoxe! L’intérêt est bien de faire le point de la situation interne; d’analyser les dépendances par rapports aux fournisseurs ainsi que la répartition géographique de ceux-ci; de rendre les processus plus flexibles (lots produits plus petits) et agiles afin d’affronter une situation incertaine (on peut par exemple renforcer l’écoute des clients visant à anticiper des changements, des demandes, comprendre si les produits sont toujours d’actualité). Sachant que demain a de forte chances de n’être pas comme hier, ni comme aujourd’hui, on ne peut que se préparer et embrasser le changement et non pas chercher à tout prix à reproduire ce que l’on a connu et vécu. 

Comme le disait déjà si bien Sun Tzu, “Aucun plan de bataille ne survit au contact de l’ennemi”.

Avant d’initier les premières activités d’un programme de prospective technologique, il est essentiel de cerner les objectifs poursuivis dans chacune de ces activités à venir. Pour ce faire, il est recommandé de procéder à un diagnostic interne ou “de veille” afin :

 

  • De parfaire notre connaissance de l’organisation pour laquelle le programme de prospective technologique déploiera ses activités (identifier les parties-prenantes, savoir qui a les budgets pour financer des travaux de prospective; qui est un centre de bénéfice, de coûts; qui a des produits qui se vendent bien et qui non: c’est peut-être là une opportunité d’offrir un support stratégique).

  • D’identifier et de délimiter les champs (thématiques, régions géographiques, horizons temporels etc.) sur lesquels porteront les efforts de recherche.

  • De cerner plus précisément, à l’intérieur des champs déterminés au point précédent, les sujets prioritaires sur lesquels la recherche devra porter.

  • De préserver et d’enrichir le portefeuille des savoir-faire spécifiques de l’organisation grâce aux indications fournies par les activités de recherche précitées.

  • D’anticiper les menaces et les opportunités susceptibles de toucher voire de transformer les couples produits-marchés.

Le diagnostic s’appuie sur une méthode d’analyse des besoins en information. Il permet de faire émerger, de recueillir, d’analyser et de hiérarchiser les besoins afin, in fine, de formuler les objectifs qui orienteront les activités de prospective et par la suite celles de recherche et développement (R&D).

En l’absence d’un diagnostic systématique et rigoureux, le contenu d’un programme de prospective (technologique ou non) risque de ressembler à une liste interminable de thèmes de recherche, sans aucune articulation entre eux. Pire, la tentation peut alors être forte de répartir pêle-mêle les tâches liées à la surveillance, à l’identification, à la récolte et à l’analyse d’informations (signaux, tendances etc.) parmi les collaborateurs de l’organisation sans pour autant leur donner le sens de la mission qui leur est confiée. La perte d’intérêt pour le programme et pour la prospective technologique en général est alors assurée.

Comment réaliser alors un diagnostic de veille ?

2 Comments Leave a Reply

  1. Excellent billet, comme d’habitude.

    Je me permet de rajouter une nuance de sémantique (sans vouloir pinailler).

    La notion d’audit est vraiment importante, mais l’audit se réfère toujours à un référentiel (ex: audit qualité par rapport à l’ISO9001, audit interne par rapport aux références de l’entreprise, audit financier par rapport aux normes comptables en vigueur, …). Le résultat de l’audit est un rapport de conformité par rapport au référentiel défini, souvent présenté sous forme de rapport.
    C’est peut être pour ça qu’il n’y a pas de résultat de recherche sur Google, parce qu’il n’y a pas vraiment de référence pour la prospective.

    Dans le cas de la prospective je propose plutôt de parler d’un diagnostique interne. L’intérêt du diagnostique est justement de pouvoir s’affranchir de référentiels pour aller au-delà, afin d’effectuer un bon état des lieux. L’intérêt du diagnostique est également de déterminer les indicateurs de mesure qui nous permettront éventuellement de suivre les processus de prospective.

    Encore une fois, c’est juste une question de sémantique qui n’enlève rien du tout à la qualité de ce billet. 🙂

    • Bonjour Olivier,

      merci de ta remarque pertinente et appréciée!

      Effectivement, il n’y a pas de « référence » pour la prospective. Est-ce que cela ferait sens d’en créer afin de « forcer » les entreprise à réfléchir à leurs futurs possibles? Est-ce que l’exercice a déjà été réalisé ou imaginé?

      Nous sortons là du cadre de ce billet, mais je vais renommer celui-ci et effectuer le changement terminologique!

      Un grand merci !

      Quentin

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