du lat. senex, « vieillard », et du gr. phobos, « peur ».
La sénophobie se manifeste par des attitudes, des comportements ou des politiques qui marginalisent, excluent ou désavantagent les seniors.
La sénophobie s’exprime selon un continuum allant de l’âgisme bienveillant à la discrimination ouverte :
Âgisme paternaliste
Attitudes condescendantes masquées sous une apparente sollicitude (parler plus fort sans raison, offrir systématiquement son siège, employer un ton infantilisant : « Est-ce qu’on a pris ses médicaments ? »)…
Discrimination structurelle
Conception d’espaces urbains hostiles (passages piétons chronométrés, portes automatiques accélérées détectant les démarches lentes), exclusion professionnelle (mur d’âge à l’embauche, filtrage des CV par date de diplôme), ségrégation sociale (événements « interdits aux plus de 50 ans », transports restreints aux heures de pointe)…
Rejets institutionnels
Triage médical défavorisant les seniors, politiques de logement discriminatoires (obligation de libérer son domicile à 75 ans), restrictions d’accès à la propriété après 60 ans….
Le phénomène est corrélé au vieillissement démographique. En 2050, avec trois personnes sur dix âgées de plus de 60 ans dans les pays développés, la sénophobie risque de s’amplifier.
La sénophobie révèle moins une peur des personnes âgées qu’une peur de vieillir et donc de la mort. Son antidote est la construction d’une société où chaque âge a sa place, ses droits, et sa beauté.