Étymologie
Éco issu du grec oikos, signifiant maison, environnement et du suffixe phobie du grec phobos, qui signifie « peur ».
Écophobie caractérise l’attitude de ceux qui nient ou minimisent les enjeux écologiques.
Face à des informations anxiogènes sur l’état de la planète, l’individu détourne le regard pour éviter d’y penser.
Ce déni se traduit par différentes façons de nier l’existence de réchauffement climatique :
- Historique : « Le climat a toujours changé. Il changera encore. »,
- Confiant : « Les dinosaures ont survécu aux météorites. Alors, nous, on va bien survivre à quelques degrés en plus. »
- Technique : « Ce n’est pas la Terre qui se réchauffe, mais le soleil. »
- Temporel : « Dans 50 ans, on verra bien qu’on s’inquiète pour rien. »
- Géopolitique : « C’est la Chine qui pollue le plus. »
- Non concerné : « Les volcans émettent plus de CO2 que l’humanité ».
Le chant du cygne du consommateur culpabilisé
Aux États-Unis, des climatosceptiques pratiquent le rolling coal. Ils montrent ce qu’ils pensent en modifiant leurs pick-up pour qu’ils crachent plus de fumée noire.
Certains postent des photos de steaks saignants sur les réseaux sociaux. D’autres affichent leurs billets d’avion long-courrier.
L’intellectualisation consolatrice
On transforme chaque discussion environnementale en débat technique. On se rassure en jonglant avec des modèles climatiques, des incertitudes statistiques et des solutions technologiques.
À la fin de ces échanges de haut vol, on prend son SUV pour aller acheter des tomates en décembre.
L’indignation vertueuse
On rejette la responsabilité sur les autres :
« C’est aux politiques de s’en occuper ». « Les entreprises sont les vraies responsables ». « À quoi bon faire des efforts si les autres ne font rien »…
Quelques formules permettent de transformer l’impuissance en indignation vertueuse.
La compensation magique
« Je compense mes vols en plantant des arbres ». « J’achète bio, donc je peux rouler en 4×4 ».« Je trie mes déchets, donc je peux partir en croisière ».
Ces équations permettent de maintenir son mode de vie en ayant une bonne conscience environnementale.
L’écophobie traduit les difficultés collectives et individuelles à gérer des problèmes qui semblent nous dépasser.
Elle augmente avec la progression des problèmes environnementaux et l’incapacité à les résoudre.
Pour en savoir plus :
- Radiofrance | L’État en fait-il assez sur l’adaptation au changement climatique ?
- L’arbre des imaginaires | Ecophobie / Biophobie
- Les Echos | La montée de l’écophobie