
Q308 | Apprendre sans écouter
La personnalisation était censée rendre la technologie plus humaine, anticiper nos besoins, simplifier nos choix et nous faire gagner du temps. Mais en réalité, la

Ludibellisme
Le ludibellisme désigne la transformation d’un conflit armé en spectacle chiffré. Des drones

Empathocène
L’empathocène nomme une ère où l’humanité vit dans un flux continu de souffrances

Q084 | Qu’attendre d’un sondage d’opinion dans l’exploration des futurs ?
Le sujet de ce billet est né à la suite d’un échange avec Mme Aline Isoz lors de la parution du récit de design fiction

Q140 | L’importance de visualiser les futurs émergents
Notre concept de « futur » prend de nombreuses formes, selon les personnes que vous interrogez. Une caractéristique fréquente des efforts collectifs visant à donner

Q014 | Pourquoi et comment rédiger le business plan d’un dispositif de prospective ?
Il est fort à parier que le but recherché en initiant une activité de prospective technologique n’est pas de fonder une start-up et de pitcher

#53 Christopher Guérin | Penser en stratège et agir en tacticien
Christopher Guérin est le Directeur Général de Nexans, une entreprise industrielle française au slogan évocateur : « électrifier le futur ».
En 2023, il

#55 Antoine Pellion | Gouverner, c’est planifier
Antoine Pellion est un Haut fonctionnaire français. De juillet 2022 à février 2025, il a été Secrétaire général à la planification écologique.
Dans l’entretien

#7 Stephan Davidshofer | Recréer les conditions du dialogue
Stephan Davidshofer est enseignant, chercheur et directeur de programme au Geneva Centre for Security Policy.
Expert en matière de sécurité internationale, il s’intéresse de près

#3 Isabelle Autissier | Cultiver une relation apaisée avec les écosystèmes
Isabelle Autissier est une navigatrice française, première femme à avoir accompli un tour du monde lors d’une compétition, en 1991. Installée à La Rochelle, elle

Solastagie
Le terme de solastalgie a été forgé en 2003 par le philosophe australien Glenn Albrecht pour désigner un sentiment de mal-être spécifique ressenti par les

Datagogie
La datagogie consiste à s’appuyer sur l’analyse de données numériques pour personnaliser, optimiser et piloter les apprentissages.

Sénophobie
La sénophobie se manifeste par des attitudes, des comportements ou des politiques qui marginalisent, excluent ou désavantagent les seniors.

Datadindisme
Le dindinisme consiste à avoir une vision du futur qui soit la continuation du passé. Ayant une confiance dans la stabilité des tendances, on néglige

Le printemps des ridés
Gisèle Ribeaupierre est une femme haute en couleur. À 91 ans, elle déclenche le Printemps des ridés, un mouvement mobilisant des millions de seniors. Pour

Le show et le froid
L’invention d’un nettoyeur de débris spatiaux permet au Liechtenstein de devenir une grande puissance spatiale. L’euphorie transforme le pays en centre financier galactique. Des accidents

Drone de rage
En 2027, à Marseille, la guerre de la drogue bat son plein. Les Yodars et DZ Mafiars utilisent des drones pour faire la loi. Dix

La dictature de l’excellence
Geneva, l’IA superintelligente a exaucé nos rêves en résolvant les problèmes majeurs de notre société. Cette perfection a un prix. Elle se traduit par la
Vous ne pouvez pas demander aux gens ce qu’ils veulent et le construire, au moment où vous avez fini, ils veulent quelque chose de nouveau.
Les hommes superficiels parlent du passé, les sages du présent et les idiots de l’avenir.
Il est toujours bon de savoir que les groupes ne prennent pas leurs décision de la même manière que les individus, et que des personnes raisonnables peuvent opter, ensemble, pour des décisions absurdes.
Ce qui doit être clair, c’est que le nouveau concept d’armement est en train de donner naissance à des armes étroitement liées à la vie des populations civiles.
Si notre première remarque est que l’apparition des armements de conception nouvelle élèvera à coup sûr la guerre future à un niveau difficilement imaginable par les individus – et même par les militaires -, la seconde est que le nouveau concept d’armement provoquera un grand étonnement – chez les gens ordinaires comme chez les militaires -, causé par le fait que les choses banales, familières, peuvent aussi devenir des armes de guerre. Nous croyons qu’un beau matin les hommes découvriront avec surprise que des objets aimables et pacifiques ont acquis des propriétés offensives et meurtrières.
À partir de la construction d’un modèle, le seul rapport qu’on puisse entretienir avec l’avenir est de l’ordre de la projection (ce qui échappe au projet étant à renvoyer au domaine de hasard ou de la chance); qu’on parte du potentiel de la situation, en revanche, le rapport à l’avenir est d’anticipation : épousant la courbe régulatrice de son évolution et détectant dans la situation actuelle l’amorce de la transformation à venir, on se trouve logiquement en avance sur le déroulement. Plutôt donc que de chercher à lire des signes dans l’univers, d’en interpréter le sens et d’en déployer le symbole, plutôt que de se conduire en herméneute, en somme (notre herméneutique ayant partie liée aux origines avec la divination), le stratège est attentif aux moindres indices – prodromes d’une modification. Ce qui renvoie à une différence de fond, entre la Chine et la Grèce, dans le statut de l’invisible : l’invisible de la forme-modèle (eidos) est un invisible de l’ordre de l’intelligible – celui de l’ « oeil » de l’esprit, de la théorie; tandis que l’invisible auquel s’intéressent les Chinois est le non encore visible du fond indifférencié, en amont des processus : entre l’invisible et le visible, les stades du « subtil » et de l’ « infime » permettent d’assurer la transition, et c’est sur eux que le sage/stratège s’appuie pour s’orienter. Aussi, tout en sachant qu’il ne dispose pas de règles ou de normes pour codifier le futur, puisque le cours de la réalité est en constante innovation, est-il libre d’angoisse à son égard (cela dit à l’encontre de notre dernière mode idéologique – celle de l’ « incertitude », des « turbulences » et du « chaos » …).

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La personnalisation était censée rendre la technologie plus humaine, anticiper nos besoins, simplifier nos choix et nous faire gagner du temps. Mais en réalité, la

Q307 | Des algorithmes pour instruire, mais qui pour éduquer?
Il y a deux verbes pour dire l’acte de transmettre : instruire et éduquer. Instruire, du latin instruere, c’est « munir, outiller ». Éduquer, du

Ludibellisme
Le ludibellisme désigne la transformation d’un conflit armé en spectacle chiffré. Des drones abattent des cibles. Des systèmes d’armes comptabilisent les objectifs atteints. Des tableaux

Empathocène
L’empathocène nomme une ère où l’humanité vit dans un flux continu de souffrances médiatisées. Exposée en permanence aux tragédies globales, l’empathie devient une posture sociale
Une voix libre, si morose qu’elle soit, est toujours libératrice. Les voix libératrices ne sont pas les voix apaisantes, les voix rassurantes. Elles ne se contentent pas de nous inviter à attendre l’avenir comme on attend le train. L’avenir est quelque chose qui se surmonte.
On ne subit pas l’avenir, on le fait.
Celle-ci [la gouvernementalité algorithmique] suppose un nouveau régime de vérité postulant que chaque individu est par défaut potentiellement coupable jusqu’à preuve du contraire, justifiant par là même une surveillance généralisée à l’affût du premier signe suspect. Nous passons de la prévention à la prédiction via des solutions de scoring et de profiling qui réduisent la complexité du réel et des cas particuliers à de simples lignes de code.
Cela impulse une inversion de la norme dans de nouvelles logiques basées sur le soupçon et le faisceau non pas de preuves mais de signaux algorithmiques. Or le légal n’est pas toujours légitime. Face à la complexité irréductible du monde, la pulsion techniciste pointe en filigrane le désengagement de l’Etat de ses prérogatives d’Etat social pour se replier vers des fonctions purement régaliennes.
Tandis que l’agir est hasardeux, puisqu’il est contraint de s’aventurer dans une situation qu’on ne fait qu’aborder, qu’il est aussi coûteux, par ce qu’il dépense d’initiative et d’énergie pour se mettre en route, il en va tout autrement de l’agir-sans-agir de la réaction : réagir n’est plus risqué, puisque la situation est déjà mise à l’épreuve et s’est manifestée, ni non plus dispendieux, puisqu’on est porté par ce que l’autre a déjà investi d’activité (au lieu de débuter sur fonds propre).
Enfin, tandis que l’agir reste marqué par l’arbitraire de son geste inaugural et a dû forcer tant soit peu le réel pour s’y insérer, la réaction se trouve d’emblée justifiée par ce qui l’a suscitée.
L’action nécessairement est médiate (elle doit être préparée par une intention, motivée par un vouloir), tandis que la réaction peut être immédiate (en collant simplement à l’autre, sans coûter d’idée ou de volonté.
