Tous les livrables n’ont pas été rendus publics en même temps, ce qui masque un peu l’ensemble. Pourtant, chacun éclaire un angle particulier d’une même thématique. Rien de révolutionnaire me direz-vous et vous auriez raison.
Mais l’objectif était double : creuser le sujet en profondeur et améliorer la manière dont il est diffusé et compris. Disons-le clairement : il reste encore beaucoup à explorer.
Nous pensons cependant que faire dialoguer ces livrables entre eux ouvre une piste méthodologique prometteuse, qui renforce l’écosystème prospectif que nous cherchons à bâtir.
Dans le cas présent, il s’agit de montrer comment les technologies civiles influencent de plus en plus les dynamiques militaires et les enjeux de sécurité de demain… et d’aujourd’hui déjà. Un focus a été apporté sur le domaine du cognitif et celui-ci se retrouve en filigrane ou au premier plan dans les différents livrables.
Anticiper la motivation du changement
L’objectif
Présenter une réalité différente, en esquissant les contours de nouveaux acteurs possibles et les rôles qu’ils pourraient jouer. Quels outils auraient-ils en main ? Quels leviers pour agir ? En s’appuyant sur l’héritage du passé comme socle de crédibilité, nous élargissons progressivement le champ des possibles. L’objectif : nourrir la réflexion et donner à voir, de manière concrète, la vie, les missions et les responsabilités de ces figures émergentes de la défense de demain.
Le pitch
Le monde a changé. Les contours traditionnels de la guerre se sont brouillés, et la distinction entre civil et militaire, front et arrière, paix et conflit, s’estompe. Aujourd’hui, les menaces sont diffuses, hybrides, souvent invisibles, et traversent aussi bien les réseaux numériques que les récits collectifs ou les chaînes d’approvisionnement. La défense n’est plus seulement une affaire de soldats : elle devient une responsabilité distribuée, un enjeu systémique, où chaque acteur – citoyen, entreprise, collectivité – a un rôle à jouer.
Le document part d’un constat simple : le fond reste, se défendre, mais les formes ont changé, et continuer à raisonner avec les outils d’hier serait une erreur. Il ne s’agit plus seulement de protéger un territoire, mais de préserver les conditions d’une souveraineté vivable, dans un environnement mouvant, interconnecté, et parfois toxique.
Loin de vouloir tout réinventer, cette étude élargit le regard. Elle propose de penser la défense comme un écosystème adaptatif, ancré dans la société, capable de résilience, d’anticipation, et de coopération. Elle n’apporte pas de solutions toutes faites, mais des clés de lecture, des hypothèses, et une invitation à repenser ensemble ce que signifie, aujourd’hui, tenir bon collectivement face aux menaces.
Anticiper le changement
L’objectif
Sensibiliser les parties prenantes du monde de la défense tout comme le grand public à une thématique parfois mal comprise ou ignorée. Le format audio suit la mode actuelle. Le fait de rendre disponible dans différentes langues tout comme d’accompagner de son de sa transcription écrite pour chaque épisode favorise une plus grande accessibilité du contenu. Durant une journée dédiée au cerveau et au cognitif, il est également possible de se rendre compte des évolutions technologiques dans différents domaines, ainsi que d’échanger des expériences autours de nombreux cas d’usages.
Le pitch
Dans un monde saturé de flux numériques, nos esprits sont devenus un terrain stratégique. Ce podcast en six épisodes — enrichi d’un épisode bonus en fiction immersive — explore une réalité encore trop peu visible : celle d’une conflictualité silencieuse qui vise directement notre attention, notre perception, notre capacité de discernement.
La Menace Cognitive ne se contente pas de dénoncer les fake news. Elle questionne en profondeur les effets des technologies en considérant les intelligences artificielles, les réseaux sociaux, les neurotechnologies ainsi que les changement que leur usage peut apporter sur notre autonomie mentale et notre souveraineté cognitive. Loin du discours alarmiste, la série propose une lecture lucide, étayée, concrète, des nouvelles formes d’influence qui agissent sur nous, souvent à notre insu.
Entre pédagogie, analyse et engagement, ce podcast dessine les contours d’un enjeu majeur pour nos sociétés : rester capables de penser librement dans un écosystème informationnel devenu lui-même un véritable champ de bataille.
Anticiper et imaginer les outils du changement
L’objectif
Anticiper et se préparer au monde de demain avec ce que l’on connaît aujourd’hui et donc en observant les signaux faibles, mais également en donnant une place à l’imagination.
Le pitch
Face à l’émergence de technologies capables d’agir sur nos perceptions, nos décisions et notre autonomie mentale, il devient essentiel de lire le présent avec précision. À travers brevets, publications scientifiques, signaux faibles et dynamiques industrielles, nous pouvons déjà entrevoir les transformations en cours dans le champ de la défense cognitive.
Ce travail d’analyse s’attache à révéler les risques invisibles, les détournements possibles, les usages ambivalents : quand des outils conçus pour le bien-être ou la performance deviennent des vecteurs d’influence ou de contrôle.
Mais cette lucidité ne suffit pas. Elle doit être complétée par un effort d’imagination stratégique. Penser la défense de demain exige d’explorer des futurs qui n’existent pas encore et qui peuvent nous paraître à premier abord ridicules (Dator), de projeter des rôles, des outils, des alliances qui n’ont pas encore pris forme. En s’appuyant sur la méthode de l’archéologie des Futurs, ce projet propose une démarche inversée : matérialiser des objets issus d’un futur hypothétique, pour ensuite remonter vers les conditions politiques, sociales et technologiques qui auraient pu les faire émerger.
Cette articulation entre observation du réel et exploration spéculative permet de rendre visible l’invisible et de questionner l’impensé. Elle ne vise ni à rassurer, ni à alarmer, mais à créer des prises. Des prises pour débattre, pour décider, pour s’orienter. Les artefacts présentés dans ce projet ne sont pas des gadgets ni des décorations. Ils sont des outils de discussion, des provocations constructives, des déclencheurs de réflexion.
En croisant ces deux démarches, l’une ancrée dans le présent, l’autre ayant comme point de départ le futur, nous proposons une lecture élargie de la défense et de la sécurité. Il ne s’agit pas seulement de répondre aux menaces actuelles, mais de s’interroger sur celles à venir, sur les formes qu’elles pourraient prendre, et sur les acteurs capables d’y faire face. Entre réalisme et imagination, entre analyse et création, nous tentons d’ouvrir des chemins nouveaux, aussi incertains que nécessaires.
Conclusion
En combinant différents travaux, nous avons cherché à construire une trame prospective cohérente, articulée autour des trois questions clés : Pourquoi ? Quoi ? Comment ?
L’objectif : mettre en lumière le rôle croissant des technologies civiles dans les dynamiques de défense, avec une attention particulière portée au champ cognitif.
Certains y reconnaîtront les principes du roadmapping proposé par Robert Phall de Cambridge, et ils n’auraient pas tort ! Ce n’est pas un hasard : au sein du dispositif d’anticipation d’armasuisse Science et technologie, nous œuvrons à bâtir un véritable écosystème de prospective, combinant réseaux d’acteurs, thématiques stratégiques et méthodologies diversifiées. Rien de parfaitement linéaire dans cette démarche, mais une volonté constante d’avancer avec rigueur et agilité.
Enfin, fidèle à notre mot d’ordre, un clin d’œil assumé à une technologie plus que jamais d’actualité, nous poursuivons notre mission : Anticiper, Inspirer, Informer, Instruire, Impacter (AI4).
Parce que penser l’avenir, c’est déjà commencer à l’influencer.
Et vous, qu’en pensez-vous ?
N’hésitez pas à :
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