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Q162 | Comment la prospective anticipe-t-elle les changements radicaux de la profession de l’ambulancier ?

2040 : le travail d’urgentiste existe-t-il toujours ?

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Versione originale italiana

Lúmina est une AD (ambulancière diplomée) récemment certifiée Rescue Drones Driver et Wearable Device Facilitator.

Il est 05h00 un jour de fin de printemps, en l’an 2040. Lùmina commence sa période de garde pour l’une des 6 Digital Rescue & Care Teams qui garantissent le sauvetage et le traitement à distance en Suisse italienne. Sa période de disponibilité dure 72 heures et à la fin de chaque intervention, elle peut compter sur 4 heures de récupération physique et psychologique grâce à l’utilisation de méthodologies de son choix. Celles-ci vont de la promenade classique dans la nature, à l’utilisation d’une visionneuse VR (Réalité Virtuelle) pour un traitement EMDR (Eye Movement Desensitization and Reprocessing), la norme choisie par le système d’aide régional comme thérapie psycho-neurobiologique basée sur la stimulation sensorielle.

Lùmina n’a pas encore terminé le contrôle fonctionnel et de connectivité de l’équipement à sa disposition que son bracelet multifonctions porté au début du quart de travail ne se mette à vibrer. Le petit écran intégré se déroule en montrant un signal d’alarme géolocalisé aux coordonnées 46°31’45.6″N  8°53’54.4″E dans la vallée de Blenio, au nord de Camperio, sur une route départementale.

Lùmina règle rapidement l’affichage sur les paramètres vitaux que l’appareil multifonctionnel porté par Brenno, un homme de 75 ans, capable de transmettre en temps réel avec l’alarme. Tachypnée, hypoxémie capillaire, diaphorèse, tachycardie, hypotension, un bloc AV au II degré attirent l’attention de Lùmina qui ouvre l’appel vidéo avec Brenno pour compléter le bilan et rassembler tous les éléments pour mettre en place un traitement à distance et la stratégie de rétablissement. L’homme répond difficilement, il reconnaît Lùmina qui  lui avait appris à utiliser quelques semaines plus tôt le WearLife Jacket, un gilet prescrit à Brenno par son cardiologue suite à un diagnostic d’insuffisance cardiaque.

Lùmina commence par une approche désanxiogène avec le patient; elle le rassure, lui explique les symptômes reçus de l’appareil et lui montre comment utiliser le microcondenseur d’oxygène et comment porter le masque qui est intégré dans une poche intérieure du gilet.

5′ se sont écoulées depuis l’alarme numérique envoyée automatiquement par le WearLife Jacket de Brenno suite à une série d’altérations de ses fonctions vitales que le gilet lui-même a détectées. Lùmina est déjà en mesure de répertorier une série de diagnostics différentiels grâce à l’intégration du système de rapport rédigé par une Intelligence Artificielle. Cela lui permet d’établir le parcours thérapeutique de Brenno.

Lùmina a à sa disposition pour l’hospitalisation de Brenno, soit un drone se trouvant à 7′ du lieu de l’alarme, soit à 10 minutes un binôme d’Assistants Sauveteurs Transporteur Rapide (ASTR).

Connaissant le patient et la prédilection de Brenno pour une relation humaine, Lùmina décide d’envoyer la combinaison ASTR afin de réduire son anxiété. Ils ont reçu l’indication de venir chercher le patient et de le transférer au service de cardiologie de l’Hôpital Intercantonal de Monte Ceneri (OIMC). Celui-ci a déjà reçu et confirmé le parcours thérapeutique et s’apprête à accueillir le patient dans les prochaines 20 minutes.

Lùmina poursuit à distance la surveillance de Brenno en interconnexion avec le médecin de garde pour approuver le traitement pharmacologique d’urgence et l’application du protocole 19 – Troubles du rythme cardiaque.

À l’arrivée du binôme ASTR, Lùmina leur demande d’administrer par voie intranasale des médicaments à absorption ultrarapide et de les transférer à l’OIMC. A partir du moment où Brenno est pris en charge par le duo, Lùmina dit au revoir à Brenno et transfère la connexion au centre de contrôle du service de cardiologie.

25′ se sont écoulés depuis le malaise manifesté par Brenno qui est déjà en route vers sa destination assisté des deux Assistants Sauveteurs. Ils arriveront à l’hôpital dans moins de 20 minutes supplémentaires.

Transformer une vision du futur en récit est la dernière phase dans l’ordre chronologique de la planification de scénarios mais la première en importance, car elle permet aux décideurs de vivre les événements, de s’identifier à eux et de prendre des décisions comme s’ils étaient dans le futur.

Le futur décrit ici n’est qu’un des nombreux scénarios pouvant être construits avec des techniques de planification et, si nous avions recours aux définitions du futuriste australien Joseph Voros, ce serait un exemple d’un futur plausible basé sur les connaissances actuelles, notamment technologiques.

Le scénario narratif qui voit Lùmina comme protagoniste fait partie d’un parcours développé en collaboration avec la section Tessin et Moesano de l’Association suisse des ambulanciers paramédicaux dans le cadre de la création de scénarios sur les métiers du canton du Tessin en 2040.

L’initiative part d’un problème présent dans la région tessinoise : le manque de personnel paramédical largement constaté lors du dernier Congrès suisse de médecine d’urgence qui s’est tenu les 6 et 7 juin 2023 au Forum Fribourg.

Les étapes par lesquelles le processus de planification de scénarios a été élaboré sont les suivantes :

  1. Identification de la demande et du cadre de référence;
  2. L’analyse des phénomènes de changement par l’horizon scanning;
  3. La création de futurs avec des techniques de planification de scénarios;

Question directrice et cadre de référence

Depuis des années, le secteur du secours extra-hospitalier connaît un problème de manque de ressources humaines, dont témoigne également la difficulté des écoles à répondre à la demande de formation des figures en question.

A ce jour, ce problème est résolu de manière contingente en essayant de compenser avec le flux des travailleurs frontaliers ou en faisant appel à des figures professionnelles aux compétences similaires, comme les infirmières par exemple.

Ces types de stratégies ont l’avantage de répondre aux besoins actuels mais ne permettent pas de développer une véritable capacité de décision prospective : le risque est de rester trop focalisé sur l’aujourd’hui et de ne pas décider en fonction des changements qui peuvent intervenir.

Pour déplacer l’attention du présent vers le futur, il est essentiel d’établir la question qui guidera l’activité de planification de scénarios.

Nous en sommes venus à définir la question directrice suivante : Comment le sauveteur qui interviendra dans le canton du Tessin en 2040 effectuera-t-il le travail d’urgence ?

Répondre à cette question revient à imaginer des éléments tels que :

  • Le type d’interventions dans lesquelles le sauveteur sera impliqué en 2040 ;
  • La manière dont l’évolution technologique impactera la figure du sauveteur ;
  • Le rôle du patient coopérant (c’est-à-dire que celui-ci pourrait jouer un rôle actif dans la prise en charge de ses propres problèmes cliniques) et la désintermédiation conséquente du sauveteur ;
  • La réduction des prescriptions suite à l’augmentation de substituts rendus possibles par l’usage de nouvelles technologies ;
  • Une meilleure sélection du risque clinique (triage) grâce à l’utilisation de l’intelligence artificielle ;
  • L’énorme poussée de prévention associée aux dispositifs numériques de santé qui pouraient avoir lieu dans les années à venir ;
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Analyse des tendances et analyse prospective

Pour répondre à la question directrice, les tendances et les moteurs de changement les plus susceptibles de façonner l’avenir du paramédical en 2040 ont été analysés.

Parmi les plus pertinents figurent ceux liés aux changements démographiques (ex : la population la plus représentée en 2040 sera de plus de 65 ans polymorbides qui, outre le maintien d’une bonne qualité de vie, bénéficieront également d’une simplification et d’une facilité d’utilisation du suivi tant à domicile qu’en ambulatoire) et celles liées à l’évolution technologique.

À cet égard, dans l’exploration de la tendance technologique, une contribution importante a été le chapitre Urvalise de la récente publication Soldat du Futur, qui décrit une série de technologies qui pourraient, aux côtés de celles déjà en usage, redéfinir significativement la figure du sauveteur dans le domaine militaire.

À partir de cette exploration, nous avons pu identifier que les innovations technologiques pourraient influencer les activités des sauveteurs sous au moins trois aspects :

  • Une meilleure adéquation entre l’urgence et les compétences du secouriste.
    Une gestion des données plus efficace et individualisée permettrait un diagnostic rapide et fiable des problèmes cliniques ainsi que du niveau d’urgence. Cela permettrait de planifier les soins les plus urgent pour les cas dans lesquels les fonctions vitales sont compromises ou des compétences particulières pour des urgences spécifiques ou des problèmes cliniques.

  • La désintermédiation de la relation patient-sauveteur.
    La technologie des dispositifs qui détectent les fonctions vitales (Wearable Devices) permettrait au sauveteur d’être activé sans avoir besoin de tiers présents sur le site de l’urgence. La communication à distance offre l’avantage d’une communication directe sauveteur/utilisateur.

  • La charge de travail
    Le suivi des personnes utilisant des WD permet d’être plus précis dans le dimensionnement de la réponse en réduisant les faux positifs (par exemple en limitant les cas d’envoi d’équipes de secours pour un problème banal). L’utilisation des drones pour le transport, la miniaturisation des outils de travail pourraient réduire le stress physique des secouristes en considérant une plus grande satisfaction compte tenu du sentiment perçu d’une plus grande utilité dans la réalisation de la tâche.

 

En analysant le scénario raconté au début, comment le métier de sauveteur pourrait-il donc évoluer ?

  • Rôle
    • Le rôle du sauveteur dans le scénario de Lùmina sera très différent de celui d’aujourd’hui. Elle travaillera moins une équipe, plus indépendante, plus interdisciplinaire, capable non seulement de faire face techniquement à l’urgence mais d’apporter un soutien relationnel et psychologique au patient; elle utilisera des outils technologiquement avancés dont la mise à jour devra être continue afin de permettre le suivi des innovations technologiques.
  • Horaires et lieux de travail
    • Lùmina n’a pas de lieu de travail fixe ni d’horaires prédéfinis pour travailler. Elle ne sera prévenue que si l’urgence doit être prise en charge par un professionnel compétent et de proximité avec le lieu de l’incident. Dans certains cas, seule une assistance à distance sera nécessaire.
  • Compétences
    • En conséquence, les compétences vont également changer par rapport à celles nécessaires actuellement. La capacité de travailler en équipes de 3 à 5 professionnels ne sera probablement plus aussi nécessaire et pourraient être substituées par des connaissances numériques. La réduction du travail d’équipe ainsi que du travail en présence nécessitera des ambulanciers paramédicaux une plus grande autonomie et proactivité.
  • L’organisation des systèmes de réponse
    • Dans le cas de Lùmina, l’événement clinique soudain peut être détecté en temps réel et traité par une seule personne qui, grâce à la technologie et à la connexion à distance par rapport au lieu de l’urgence, peut intervenir de manière rapide et efficace, réduisant le niveau d’urgence des prochaines étapes de la réponse.

Les conclusions provisoires ci-dessus pourraient avoir des répercussions immédiates sur les programmes-cadres de formation des sauveteurs, la logistique des services, l’existence de lieux où les ressources peuvent être déployées, la préparation du territoire. De plus, les citoyens devraient  s’habituer à avoir un service d’ambulance moins reconnaissable dans la région.

Cela pourrait donner lieu à un sentiment de moindre protection dans les situations d’urgence, avec un impact prévisible sur les politiques de santé, les modes de financement et la répartition des services.

L’histoire de Lumina n’est que l’un des résultats possibles qui peuvent être générés à partir de l’activité de planification de scénarios.

Des activités exploratoires et normatives doivent être mises en œuvre pour une vision plus variée des futurs possibles: cet objectif ne pourra être atteint qu’avec la contribution de plus d’organisations, d’organismes et de parties prenantes.

A cet égard, la section Tessin et Moesano de l’Association suisse des ambulanciers paramédicaux se propose comme une entité agrégeante, motivante et motivée pour anticiper les changement à venir.

Q162 | Come il Foresight può anticipare i cambiamenti radicali della professione di paramedico ?

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Lúmina è una SD (Soccorritore diplomato) da poco specializzata Rescue Drones Driver e Wearable Device Facilitator.

Sono le 05.00 di una giornata di fine primavera, dell’anno 2040 e Lùmina inizia il suo periodo di reperibilità per uno dei 6 Digital Rescue & Care Team che garantiscono il soccorso e trattamento remoto nella Svizzera italiana. Il suo periodo di reperibilità dura 72 ore e al termine di ogni attivazione, Lùmina può contare su 4 ore di recupero fisico e psicologico attraverso l’utilizzo di metodologie a propria scelta, che spaziano dalla classica passeggiata nella natura, fino all’utilizzo di un visore VR (Realtà Virtuale) per il trattamento EMDR (Eye Movement Desensitization and Reprocessing), standard prescelto dal Sistema di Soccorso regionale quale terapia psico-neurobiologica basata sulla stimolazione sensoriale.

Lùmina non ha ancora terminato il Check di verifica funzionale e connettività dei dispositivi e attrezzature a sua disposizione, che il braccialetto multifunzione indiossato a inizio turno, si mette a vibrare. Il piccolo schermo pieghevole incorporato si srotola mostrando un segnale d’allarme geolocalizzato alle coordinate 46°31’45.6″N 8°53’54.4″E in valle di Blenio, a nord di Camperio, su una strada secondaria. 

Prontamente Lùmina imposta il display sui parametri vitali che il dispositivo multifunzione indossato da Brenno, uomo di 75 anni, è in grado di trasmettere insieme all’allarme, in tempo reale. Tachipnea, ipossiemia capillare, diaforesi, tachicardia, ipotensione, un blocco AV di II grado colpiscono l’attenzione di Lùmina che apre la videochiamata con Brenno per completare l’assessment e raccogliere tutti gli elementi per impostare un trattamento da remoto e la strategia di ristabilimento della salute di Brenno. L’uomo risponde a fatica, riconosce Lùmina che qualche settimana prima gli aveva consegnato e insegnato ad utilizzare il WearLife Jacket, gilet prescritto a Brenno dal suo cardiologo a seguito di una diagnosi di insufficienza cardiaca.

Lùmina inizia con un approccio deansiogeno col paziente, lo tranquillizza, gli spiega i sintomi che ha ricevuto dal dispositivo indossato e gli indica come utilizzare il microcondensatore di ossigeno e indossare la mascherina che si trova sigillata in una tasca interna del gilet. Sono trascorsi 5’ dal momento dell’allarme digitale inviato automaticamente dal WearLife Jacket di Brenno in seguito a una serie di alterazioni delle sue funzioni vitali che il gilet stesso ha detettato. Lùmina è già in grado di elencare una serie di diagnosi differenziali grazie all’integrazione del sistema di refertazione con l’Intelligenza Artificiale e stabilire di conseguenza il percorso terapeutico di Brenno.

Lùmina ha a propria disposizione per l’ospedalizzazione indispensabile di Brenno, un drone che si trova a 7’ di volo dal luogo dell’allarme, oppure un binomio di Soccorritori Assistenti Rapid Transporter a 10’. Conoscendo il paziente e la predilezione di Brenno per una relazione umana per ridurne l’ansia, Lùmina decide per l’invio del binomio SART con l’indicazione di prelevare il paziente e trasferirlo al Dipartimento di Cardiologia dell’Ospedale Intercantonale di Monte Ceneri (OIMC).

Lùmina continua il monitoraggio da remoto di Brenno e in interconnessione con il medico coordinatore di turno fa approvare il trattamento farmacologico d’urgenza e l’applicazione del protocollo 19 – Disturbi del ritmo cardiaco. All’arrivo del binomio SART Lùmina indica loro di somministrare per via intranasale alcuni farmaci ad assorbimento ultrarapido e di trasferirlo all’OIMC. Dal momento della presa in carico di Brenno da parte del binomio SART,

Lùmina saluta Brenno e trasferisce la connessione del WearLife Jacke al centro di controllo del dipartimento di cardiologia dell’OIMC.

Sono trascorsi 25’ dal malessere manifestato da Brenno che si trova già in itinere per la sua destinazione definitiva assistito dai due SA – SART che in ulteriori 20’ arriveranno al OIMC

Trasformare una visione del futuro in un racconto è l’ultima fase in ordine cronologico dello scenario planning ma la prima per importanza, in quanto permette ai decision maker di vivere gli eventi, di immedesimarsi in essi e di prendere decisioni come se fossero nel futuro.

Quello descritto è solo uno dei tanti scenari che si possono costruire con le tecniche di planning e, se facessimo ricorso alle definizioni che il futurista australiano Joseph Voros, sarebbe un esempio di futuro plausibile, ovvero di un futuro che in base alle attuali conoscenze tecnologiche, dinamiche, processi, possiamo immaginare.

Lo scenario narrativo che vede protagonista Lùmina è parte di un percorso che si sta sviluppando in collaborazione con la sezione Ticino e Moesano dalla Swiss Paramedic Association nell’ambito della creazione di scenari sulle professioni in Canton Ticino nel 2040.

L’iniziativa parte da un problema presente sul territorio ticinese: la mancanza di personale paramedico come visto ampiamente nell’ultimo Congresso svizzero di medicina d’urgenza svoltosi il 6 e 7 giugno 2023 al Forum Fribourg.

I passaggi attraverso i quali si è sviluppato il processo di scenario planning sono i seguenti:

  1. Individuazione della domanda e del framework di riferimento;
  2. L’analisi dei fenomeni di cambiamento tramite l’horizon scanning;
  3. La creazione dei futuri con le tecniche di scenario planning;
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Domanda guida e framework di riferimento

Da anni il settore del soccorso extra-ospedaliero sta vivendo un problema di mancanza di risorse umane testimoniato anche da una difficoltà delle scuole di far fronte alla richiesta delle figure in oggetto.

Ad oggi questo problema viene risolto in maniera contingente cercando di compensare con il flusso di frontalieri o attingendo da figure professionali con competenze simili quali per esempio gli infermieri.

Questi tipi di strategie hanno il vantaggio di soddisfare i fabbisogni presenti ma non consentono lo sviluppo di una capacità decisionale realmente prospettica: il rischio è rimanere troppo focalizzati sull’oggi e non decidere in base ai cambiamenti che possono sopravvenire.

Per spostare l’attenzione dal presente al futuro è fondamentale stabilire l’interrogativo che guiderà l’attività di scenario planning.

Siamo giunti a definire la seguente domanda guida: come svolgerà il lavoro d’urgenza il soccorritore che opererà nel Canton Ticino nel 2040?

Rispondere a questo interrogativo significa indirettamente immaginare elementi quali:

  • La tipologia d’interventi in cui sarà coinvolto nel 2040;
  • La modalità con cui l’evoluzione tecnologica impatterà sulla figura del soccorritore;
  • Il ruolo del paziente cooperante (ovvero che dovrà avere un ruolo attivo nella gestione dei propri problemi clinici) e la conseguente disintermediazione del soccorritore;
  • La riduzione del fabbisogno a seguito dell’aumento della sostituzione degli stessi da parte della tecnologia;
  • Una miglior selezione del rischio clinico (dispatching) tramite l’utilizzo dell’intelligenza artificiale;
  • L’enorme spinta alla prevenzione unita ai dispositivi digitali per la salute che avverrà nei prossimi anni;

Analisi dei trend e horizon scanning

Per rispondere alla domanda guida sono stati analizzati i trend e i driver di cambiamento che maggiormente possiedono la capacità di disegnare il futuro del paramedico nel 2040, fra i più rilevanti ci sono quelli relativi ai cambiamenti demografici (es: la popolazione più rappresentata nel 2040 saranno gli over 65 con polimorbidità che, oltre a mantenere una buona qualità di vita, beneficeranno anche di una semplificazione e fruibilità dei monitoraggi sia in ambito domiciliare che ambulatoriale) e quelli relativi all’evoluzione tecnologica.

Al tal proposito nell’esplorazione del trend tecnologico, un contributo importante è stato il capitolo Urvalise della recente pubblicazione Soldat du Futur, dove sono descritte una serie di tecnologie che andranno, accanto a quelle già in uso, a ridefinire in maniera importante la figura del soccorritore in ambito militare.

Dall’esplorazione dei fenomeni di cambiamento abbiamo potuto identificare che le innovazioni tecnologiche influenzeranno le attività dei soccorritori sotto almeno tre aspetti:

  • Un miglior match fra urgenza e competenze del soccorritore
    Una più efficace e peculiare gestione dei dati permetterà una diagnosi tempestiva e affidabile dei problemi clinici noché del livello di urgenza, permettendo di riservare la massima competenza ai casi in cui le funzioni vitali sono compromesse oppure una particolare competenza per specifiche urgenze o problemi clinici.

  • La disintermediazione della relazione paziente soccorritore
    La tecnologia dei dispositivi che rilevano le funzioni vitali (Wearable Devices) permetterà l’attivazione del soccorritore senza la necessità di terze persone presenti sul luogo dell’urgenza. La comunicazione da remoto offre il vantaggio di una comunicazione diretta soccorritore /utente.

  • Il carico di lavoro
    Il monitoraggio delle persone tramite i Wearable Devices permette di essere più accurati nel dimensionamento della risposta riducendo i falsi positivi (per esempio limitando i casi di invio di equipaggi in urgenza per un problema banale). L’utilizzo dei droni per il trasporto, la miniaturizzazione degli strumenti di lavoro ridurrà lo stress fisico dei soccorritori, con maggiore soddisfazione degli operatori dato il sentimento percepito di maggiore utilità nello svolgimento del compito/mestiere.

Analizzando lo scenario narrato in apertura, come cambierà il lavoro del soccorritore?

  • Ruolo
    • Il ruolo del soccorritore nello scenario di Lùmina sarà molto differente rispetto a quello di oggi. Sarà meno in equipe, più indipendente, interdisciplinare, capace non solo di affrontare tecnicamente l’emergenza ma di dare supporto relazionale e psicologico al paziente, utilizzerà strumenti tecnologicamente avanzati e l’aggiornamento dovrà essere continuo e permeabile per seguire la velocità di innovazione tecnologica.
  • Tempi e luoghi di lavoro
    • Lùmina non ha un luogo di lavoro fisso né turni predefiniti entro cui lavorare. Verrà attivata solo nel caso in cui l’urgenza potrà essere affrontata da una professionista con le sue competenze e dalla vicinanza al luogo dell’accaduto. In alcuni casi non prevederà neppure lo spostamento fisico ma solamente un’assistenza da remoto.
  • Competenze
    • Come conseguenza anche le competenze cambieranno rispetto a quelle necessarie ora. Probabilmente la capacità di lavorare in squadre di 3 – 5 professionisti non sarà così necessaria a favore di maggiori competenze digitali. La mancanza di lavoro in equipe e in presenza, necessiterà di paramedici con maggiore capacità di autonomia e proattività.
  • L’organizzazione dei sistemi di risposta
    • Nel caso di Lùmina l’evento clinico improvviso può essere rilevato in tempo reale e affrontato da un’unica persona che, grazie alla tecnologia e alla connessione remota al luogo dell’emergenza, può intervenire in maniera tempestiva ed efficace, riducendo il livello d’urgenza delle fasi successive della risposta.

Le conclusioni di cui sopra si ripercuotono immediatamente in una gamma di minacce e opportunità che riguardano i programmi quadro di formazione dei soccorritori, la logistica dei servizi, l’esistenza di luoghi dove dislocare le risorse, la preparazione del territorio e della cittadinanza che dovranno abituarsi ad avere un servizio ambulanze meno riconoscibile sul territorio.

Ciò potrebbe suscitare una sensazione di minor tutela nelle emergenze, con un prevedibile impatto sulle politiche sanitarie, le modalità di finanziamento e la ripartizione delle prestazioni.

La storia di Lumina è solo uno dei possibili output generabili dall’attività di scenario planning.

Tuttavia le attività esplorative e normative che dovranno essere implementate per avere una più chiara visione dei futuri, dovranno essere più ricche e variegate, un obiettivo che potrà essere raggiungo solamente con il contributo di più organizzazioni, enti e Stakeholders.

A tal proposito Swiss Paramedic Association sezione Ticino e Moesano si propone come realtà aggregante e motivante.

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